Les autorités de l’Est de la Libye ont déclaré la reprise de la production sur les gisements pétroliers et la réouverture des exportations, interrompues en raison d’une crise politique majeure opposant le gouvernement rival de Tripoli, reconnu par l’ONU. Cette décision survient après des négociations intenses visant à stabiliser le secteur pétrolier du pays.
Le gouvernement non reconnu installé dans l’est du pays a annoncé la « levée de l’état de force majeure sur tous les gisements et terminaux pétroliers » ainsi que « la reprise de la production et des exportations », selon un communiqué publié sur Facebook jeudi. Cette mesure fait suite aux efforts conjoints du président du Parlement et du Haut Conseil d’État (HCE), basé à Tripoli, pour résoudre les tensions entourant la Banque centrale de Libye (BCL).
L’accord obtenu permet la nomination de Naji Issa comme nouveau gouverneur de la BCL et de Marii al-Barassi en tant que vice-gouverneur, facilitant ainsi la réouverture des opérations pétrolières. La BCL joue un rôle crucial en collectant et redistribuant les recettes des exportations pétrolières aux différentes régions et administrations du pays, constituant la principale source de revenus de la Libye.
Contexte Politique et Économique
Depuis la chute et la mort de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est en proie au chaos, gouvernée par deux exécutifs rivaux : Abdelhamid Dbeibah, reconnu par l’ONU et basé à Tripoli, et un autre gouvernement soutenu par le maréchal Khalifa Haftar dans l’est. Ces tensions ont souvent paralysé le secteur pétrolier, vital pour l’économie libyenne.
Le blocage instauré le 26 août par les autorités de l’est avait réduit la production pétrolière à environ 600 000 barils par jour, soit la moitié des niveaux antérieurs. Cette paralysie avait été une réponse à l’éviction du gouverneur Seddik el-Kebir par les autorités de l’ouest le 18 août, une décision très critiquée par l’entourage de Dbeibah qui accusait el-Kebir de favoriser le clan Haftar dans la gestion des ressources pétrolières.
Implications pour le Secteur Pétrolier Libyen
La levée du blocus promet une stabilisation du secteur pétrolier, essentiel pour la reprise économique de la Libye. La Compagnie Nationale de Pétrole (NOC) a exprimé son optimisme quant à la reprise de la production et des exportations, qui sont cruciales pour les revenus du pays. Cette décision pourrait également renforcer la position du gouvernement de l’Est dans les négociations futures visant à une gouvernance unifiée de la Libye.
Réactions Internationales et Perspectives Futures
La communauté internationale, notamment les principaux partenaires économiques de la Libye, suit de près cette évolution. Une reprise stable des exportations pétrolières pourrait améliorer les relations diplomatiques et attirer des investissements étrangers indispensables à la reconstruction du pays. Toutefois, la situation reste fragile et dépendra de la capacité des différents acteurs libyens à maintenir un dialogue constructif.