La National Oil Corporation (NOC), compagnie publique libyenne chargée de la gestion des hydrocarbures, débute le 17 avril un roadshow international à Istanbul, en Turquie. Cette campagne promotionnelle constitue la première étape d’une série de présentations destinées à promouvoir l’exploration de 22 blocs pétroliers onshores et offshores. Il s’agit du premier cycle d’appel d’offres du pays depuis dix-sept ans, visant à attirer des investissements étrangers pour soutenir la croissance de la production nationale.
Objectif de production et mobilisation financière
L’ambition affichée par la NOC est de porter la production quotidienne de brut à 2 millions de barils par jour, contre 1,38 million enregistrés fin mars 2025. Pour atteindre cet objectif, l’entreprise estime ses besoins financiers à 17 milliards de dollars (environ €15,9bn) répartis sur une période de trois à cinq ans. Ce plan vise à moderniser les infrastructures existantes, relancer les campagnes d’exploration et sécuriser les flux de production dans un contexte où le pétrole représentait encore 39 % des réserves prouvées du continent africain en 2022.
Calendrier des escales et enjeux économiques
Après Istanbul, la délégation libyenne se rendra à Londres, au Royaume-Uni, puis à Houston, aux États-Unis. À chaque étape, les représentants de la NOC exposeront les caractéristiques géologiques des blocs proposés, les conditions contractuelles ainsi que les perspectives économiques associées. Cette initiative s’inscrit dans une stratégie plus large de relance des finances publiques, fortement dépendantes des revenus pétroliers, dans un contexte de stabilité institutionnelle encore fragile.
Risque politique et arbitrage des investisseurs
La chute de Mouammar Kadhafi en 2011 et la persistance de divisions politiques internes continuent de peser sur l’environnement d’investissement du secteur énergétique libyen. Toutefois, en misant sur la transparence des données techniques et la communication directe avec les acteurs internationaux, la NOC espère rétablir la confiance et renforcer sa position sur le marché mondial du brut. La réponse du marché à cette campagne internationale demeure attendue, dans un climat où les arbitrages sont influencés autant par les perspectives géologiques que par la stabilité institutionnelle.