La Libye augmente sa production de brut et revient à son niveau précédent de 1,2 million de barils par jour. Cette hausse de la production est due à la levée de la force majeure sur les champs pétroliers.
Un secteur pétrolier libyen fragile
La Libye est toujours aux prises avec des troubles politiques et des affrontements armés entre factions rivales. C’est pourquoi la NOC (National Oil Corporation) libyenne est très contente de cette avancée:
« Nous sommes heureux d’annoncer que nos taux de production ont atteint les niveaux d’avant la force majeure, soit 1.200.000 barils par jour. »
Cette levée des déclarations de force majeure intervient après trois mois d’arrêts de production. Cette annonce fait suite au remplacement, le 14 juillet, du président de longue date de la NOC, Mustafa Sanalla, par l’ancien gouverneur de la banque centrale, Farhat Bengdara.
Le secteur pétrolier libyen a été gravement touché par les troubles politiques actuels. Divers groupes ont notamment cherché à contrôler la NOC et ses revenus. Avant l’éviction de Sanalla, la NOC avait déclaré le 30 juin que les exportations de brut libyen avaient varié de 365.000 b/j à 409.000 b/j. La raison de cette baisse, la déclaration de cas de force majeure sur les chargements des terminaux d’Es Sider et de Ras Lanuf, ainsi que sur la production du champ pétrolier d’El-Feel.
La production de brut a atteint son niveau le plus bas depuis deux ans. Elle représentait 650.000 barils par jour en juin selon la dernière enquête Platts sur la production de l’OPEP+. Pourtant, la capacité de production de la Libye pourrait s’élever à 1,2 million de barils par jour.
Deux gouvernements
Les divisions politiques au sein du pays se sont aggravées en 2022. Le GNU, soutenu par les Nations unies, poursuit ses querelles politiques avec les autorités de l’Est. Il s’agit par exemple du gouvernement de stabilité nationale et, de l’autoproclamée, Armée nationale libyenne, dirigée par Khalifa Haftar.
Le retour de la production à 1,2 million de barils par jour intervient au milieu d’affrontements armés à Tripoli. Compte tenu de ce chaos politique et des affrontements actuels en Libye, Platts Analytics prévoit que la production de pétrole atteindra 900.000 b/j en août et 1 million b/j en septembre.
Dans cette même étude, Platts déclare également :
« Toutefois, la production pourrait chuter aussi rapidement qu’elle a augmenté, car les alliances changent dans la guerre civile qui évolue. »
La Libye est également l’un des pays d’Afrique qui possède les plus grandes réserves de brut.