La justice britannique a rejeté le recours d’une ONG contre une autorisation du gouvernement britannique pour le développement d’une nouvelle mine de charbon au nord-ouest de l’Angleterre, selon une décision remise mercredi aux parties et consultée par l’AFP.
Londres avait donné en décembre son aval à ce projet controversé de mine souterraine de charbon métallurgique, premier de ce type en 30 ans dans le pays, contesté le mois suivant dans deux plaintes, dont une de l’ONG écologiste Friends of the Earth.
L’introduction du recours « est refusée », selon la décision de la Haute Cour de Londres, qui considère notamment que le gouvernement était fondé à considérer que la mine aurait « un effet globalement neutre » sur le changement climatique à l’échelle mondiale. Le gouvernement britannique avait notamment fait valoir que le charbon produit serait utilisé pour la production d’acier au Royaume-Uni et en Europe et non pour la production d’électricité, et qu’il viendrait se substituer à du charbon qui devrait autrement être importé.
Friends of the Earth, de même que l’association locale South Lakes Action on Climate Change (SLACC) qui avait déposé la deuxième plainte, ont d’ores et déjà annoncé mercredi leur décision de contester le refus devant la même juridiction, comme les y autorise la procédure. Les opposants à la mine « ont soulevé des questions cruciales liées au climat » mais celles-ci « ont été soit esquivées, soit évitées », a dénoncé dans un communiqué Tony Bosworth, de Friends of the Earth.
« Alors que le monde traverse une crise climatique qui s’accélère, ces problèmes ne peuvent être ignorés. » De son côté, le gouvernement britannique a refusé de commenter une procédure judiciaire en cours. Ce projet de mine souterraine dans le comté de Cumbrie (nord-ouest de l’Angleterre) avait d’abord été approuvé par le gouvernement début 2021, suscitant une vague d’indignation des ONG dans le pays. Les autorités locales du comté de Cumbrie avaient alors décidé de le réexaminer, avant que l’exécutif ne reprenne la main en annonçant une enquête publique.
A l’issue de cette procédure, un inspecteur de l’urbanisme avait finalement tranché en faveur du projet, au motif que la stratégie de décarbonation industrielle du Royaume-Uni n’interdit pas l’utilisation de charbon dans la métallurgie. L’objectif est que la mine soit opérationnelle d’ici à 2025, avec l’extraction d’environ 2,7 millions de tonnes de charbon par an, et à la clé la création de 500 emplois directs. Mais les activités d’exploitation devront « viser la neutralité carbone » avait assuré le gouvernement en décembre.