Le ministère jordanien de l’Énergie et des Ressources minérales a annoncé que la National Electric Power Company est techniquement prête à démarrer l’exportation d’électricité vers la Syrie. Ce projet reste toutefois suspendu à la finalisation des préparatifs sur le réseau syrien, notamment sur la ligne d’interconnexion.
Selon une déclaration officielle, l’électricité acheminée couvrirait une partie de la demande syrienne pendant les heures creuses de consommation en Jordanie. Une première livraison a déjà été réalisée sur le point de passage frontalier de Nassib, via la Irbid District Electricity Company, avec un financement du Fonds pour l’électrification rurale (Fils Al Reef).
Accords d’interconnexion étendus avec l’Arabie saoudite et l’Irak
Le rapport annuel 2024 du ministère met également en avant les progrès réalisés dans la coopération électrique avec l’Arabie saoudite. Les deux pays ont conclu les accords nécessaires à l’interconnexion, à l’exploitation et à la maintenance. Des négociations sont toujours en cours pour définir le cadre commercial, le royaume saoudien ayant exprimé son intérêt pour un modèle basé sur des règlements monétaires plutôt que sur des échanges d’énergie en nature.
À l’est, la Jordanie a finalisé la première phase de son projet d’interconnexion avec l’Irak début 2024. Cette phase relie le réseau jordanien à la région de Rutba par une ligne de 132 kilovolts d’une capacité de 40 mégawatts. Une seconde phase est prévue, portant la capacité à entre 150 et 200 mégawatts via une ligne à 400 kilovolts jusqu’à la zone d’Al Qaim en Irak.
Avancées infrastructurelles et interconnexion régionale
Une ligne moyenne tension de 330 km a été mise en place côté irakien pour raccorder la sous-station d’Al Qaim (132/400 kilovolts). En Jordanie, une nouvelle sous-station (33/132/400 kilovolts) est en cours de construction dans la région de Risha, avec des travaux civils et des achats d’équipements déjà engagés. La mise en service de la ligne de 400 kilovolts est attendue d’ici la fin de l’année.
Par ailleurs, le rapport réaffirme l’existence d’une interconnexion synchronisée entre la Jordanie et l’Égypte depuis 1999. Celle-ci repose sur un câble sous-marin de 13 kilomètres à 400 kilovolts traversant le golfe d’Aqaba, avec une capacité de transfert allant jusqu’à 550 mégawatts.
Renforcement des capacités transfrontalières à l’étude
L’accord d’échange d’énergie entre la Jordanie et l’Égypte est renouvelé chaque année. Concernant le projet d’augmentation de la capacité d’interconnexion à 2 000 mégawatts, les deux pays ont décidé d’en réévaluer la faisabilité technique et économique. Des démarches sont en cours pour obtenir un financement destiné à la mise à jour des études, à la demande de la partie égyptienne.