La Jordanie poursuit ses efforts pour structurer son industrie de l’uranium avec une étude de faisabilité destinée à évaluer le potentiel d’une exploitation commerciale et à attirer des investissements. Cette démarche s’inscrit dans une stratégie visant à exploiter localement les ressources du pays plutôt que d’exporter du minerai brut.
Un gisement aux perspectives prometteuses
Les ressources en uranium de la Jordanie sont estimées à 62 000 tonnes, principalement situées dans des formations rocheuses carbonées et phosphatiques au centre du pays. La faible profondeur de ces gisements réduit les coûts d’extraction, renforçant l’intérêt économique du projet. D’autres réserves identifiées dans diverses régions du pays augmentent ce potentiel, bien que leur exploitation commerciale reste encore à évaluer.
Depuis 2021, une usine pilote située à Swaqa teste la lixiviation en tas, une technologie permettant d’extraire l’uranium du minerai à faible coût. Cette phase expérimentale doit fournir des données essentielles pour une éventuelle montée en échelle industrielle.
Une approche axée sur le financement
La hausse des prix de l’uranium suscite un intérêt accru de la part des investisseurs. La Jordanie cherche à sécuriser des financements via des prêts locaux et internationaux, ainsi que par des partenariats avec des entreprises du secteur minier. L’étude de faisabilité en cours est essentielle pour établir la rentabilité du projet et structurer son financement.
Les contraintes liées à l’eau constituent un défi majeur. La consommation annuelle d’eau du pays dépasse l’offre disponible, ce qui impose des solutions adaptées pour les opérations minières. L’utilisation d’eaux souterraines saumâtres, impropres à la consommation humaine mais traitables pour un usage industriel, ainsi que l’adoption de technologies de recyclage, font partie des options envisagées.
Encadrement et développement des compétences
Les normes internationales encadrent le stockage des résidus de lixiviation afin de limiter les risques environnementaux. Un suivi strict est prévu pour éviter toute contamination des ressources hydriques et des sols.
La Jordanie met également l’accent sur la formation de sa main-d’œuvre locale. Des programmes de formation en exploitation minière et en gestion des ressources nucléaires sont développés en partenariat avec des institutions spécialisées afin de limiter la dépendance aux compétences étrangères.
Le pays ambitionne ainsi d’établir une industrie minière structurée et de se positionner sur le marché de l’uranium, en misant sur une extraction locale et un cadre réglementaire adapté aux exigences du secteur.