La Hongrie veut importer plus de gaz russe, malgré la politique européenne vis-à-vis de Moscou. De fait, les discussions avec Gazprom se poursuivent.
Augmenter ses approvisionnements en gaz russe
À contre-courant de la volonté de l’UE, la Hongrie œuvre pour augmenter ses approvisionnements en gaz russe. Récemment, Budapest a annoncé que la Russie avait commencé à lui livrer plus de gaz.
La Hongrie a poursuivi ses négociations avec la Russie. De fait, Peter Szijjarto, le ministre hongrois des Affaires étrangères, a déclaré que le gouvernement espérait parvenir à un nouvel accord avec Gazprom. Celui-ci vise à stimuler les approvisionnements en gaz russe à partir du mois prochain.
Lors d’une réunion, P. Szijjart affirme :
« Que cela nous plaise ou non, nous poursuivrons les discussions avec les Russes pour augmenter les livraisons de gaz à la Hongrie. Il y a une offre d’augmentation des livraisons de gaz, nous allons mettre au point cela avec Gazprom dans les prochains jours, et nous signerons un accord selon lequel nous pourrions obtenir une augmentation des livraisons quotidiennes. »
Des volumes et des prix non communiqués
Néanmoins P. Szijjarto n’a donné aucun détail sur les volumes ou les prix.
La Hongrie stockait 3,25 milliards de mètres cubes (bcm) de gaz au 1er août, selon les données du régulateur national de l’énergie. Il s’agit de plus de 51% de sa capacité totale de stockage.
Les échanges de gaz entre la Hongrie et la Russie étaient, avant le début de la guerre en Ukraine, régis par un accord commercial signé l’année dernière. La Hongrie reçoit 3,5 bcm de gaz par an via la Bulgarie et la Serbie dans le cadre de son accord à long terme avec la Russie. Elle reçoit également 1 bcm via un gazoduc en provenance d’Autriche.
Fissure avec le reste de l’UE
Ces annonces hongroises interviennent alors qu’un texte de l’UE prévoit que chaque État membre réduise sa demande de gaz russe. Plus spécifiquement, entre août 2022 et mars 2023, chaque État membre doit réduire sa consommation de gaz d’au moins 15% par rapport à la moyenne des cinq dernières années sur la même période.
Ce plan de réduction de la demande vise à favoriser la constitution de stocks de gaz à l’approche de l’hiver. Les Européens se préparent à une possible coupure totale des livraisons de gaz russe.
Néanmoins, certains États membres ont des réticences à suivre ce plan de réduction volontaire de la demande. La Hongrie, ultra-dépendante des hydrocarbures russes, a demandé un régime dérogatoire. Parallèlement, elle négocie avec Moscou pour parvenir à une nouvelle hausse de son approvisionnement en gaz naturel.