Le gouvernement hongrois a confirmé son intention de bloquer la proposition de la Commission européenne visant à interdire totalement les importations d’énergie russe dans l’Union européenne à partir de fin 2027. Le Premier ministre Viktor Orban a déclaré que cette mesure, en cours d’élaboration à Bruxelles, provoquerait une augmentation annuelle de deux milliards d’euros des factures énergétiques pour la Hongrie.
S’exprimant sur la radio publique Kossuth, Viktor Orban a affirmé que Budapest userait de tous les moyens à sa disposition pour contester cette proposition, qu’il juge incompatible avec le droit européen. Il a précisé que la Hongrie considère cette initiative comme une sanction déguisée qui, selon les traités européens, ne peut être adoptée qu’à l’unanimité par les États membres.
Répercussions économiques directes sur les ménages hongrois
Selon les autorités hongroises, l’interdiction des approvisionnements russes entraînerait une forte hausse du coût de l’énergie, impactant les prix du logement et des services publics. Viktor Orban a déclaré que « le projet de la Commission ferait exploser les factures des familles et des entreprises hongroises ». Il a également souligné que son gouvernement poursuivra sa politique de maintien de prix accessibles, en opposition à ce qu’il décrit comme une ligne plus coûteuse défendue par plusieurs États membres.
Le Premier ministre a affirmé que les discussions à Bruxelles sont influencées par des considérations politiques, et non économiques. Il a cité l’Allemagne et la République tchèque parmi les pays favorables à l’interdiction, accusant leurs dirigeants de « chercher à nuire à la Russie, même si cela implique une hausse des prix pour leurs propres citoyens ».
Conflit institutionnel et enjeu de souveraineté énergétique
La Hongrie estime qu’une telle interdiction ne relève pas des compétences de la Commission sans l’accord explicite de l’ensemble des États membres. Viktor Orban a déclaré que son pays continuerait de défendre ses intérêts énergétiques dans les réunions européennes, tout en réaffirmant son droit de veto dans ce type de décision.
L’approvisionnement énergétique de la Hongrie dépend encore largement des ressources russes, notamment via l’oléoduc Druzhba et le gazoduc TurkStream. Une interruption contrainte de ces flux nécessiterait d’importants investissements dans de nouvelles infrastructures, sans garantie de stabilité de prix sur le long terme.
« Nous ne devons pas permettre l’imposition de sanctions énergétiques contre la Russie qui s’appliqueraient automatiquement à la Hongrie », a insisté Viktor Orban, ajoutant que son pays poursuivra sa stratégie énergétique actuelle tant que les conditions économiques le justifieront.