Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a déclaré que son gouvernement explorait des options pour contourner les sanctions américaines imposées à deux grandes entreprises russes du secteur pétrolier. Ces restrictions visent Rosneft et Lukoil, deux piliers du financement énergétique de Moscou, en réponse à la poursuite de la guerre en Ukraine.
< h2 >Dépendance énergétique stratégique de la Hongrie< /h2 >
Lors de son intervention hebdomadaire à la radio, Viktor Orban a affirmé que « des sanctions ont été prises contre certaines entreprises de pétrole russe », précisant que son gouvernement était « en train de travailler sur des moyens de les contourner ». Il a ajouté que toute initiative visant à faire baisser les prix de l’énergie devait permettre à la Hongrie de continuer à s’approvisionner auprès de la Russie, ou à obtenir une équivalence tarifaire.
La Hongrie reste l’un des pays européens les plus dépendants des importations d’hydrocarbures russes, notamment en raison de son enclavement géographique. Malgré l’embargo décidé par l’Union européenne en 2022 sur le pétrole russe, Budapest a obtenu une dérogation, tout comme la Slovaquie, pour préserver son approvisionnement via l’oléoduc Droujba.
< h2 >Sanctions américaines et cadre réglementaire< /h2 >
Les États-Unis ont annoncé un gel total des avoirs de Rosneft et Lukoil présents sur leur territoire et ont interdit à toute entité américaine de traiter avec ces sociétés. Il s’agit des premières sanctions majeures adoptées par l’administration de Donald Trump depuis son retour à la présidence. Ces mesures renforcent la pression économique exercée sur la Russie, tout en créant de nouveaux défis pour les partenaires européens encore liés à ses exportations.
La Hongrie, qui a instauré un plafonnement des prix de l’énergie pour les ménages dès 2013, continue de s’opposer à toute mesure européenne qui mettrait en péril sa stratégie de contrôle des tarifs domestiques. « Cette bataille n’est pas encore terminée », a déclaré Viktor Orban, illustrant la volonté de maintenir un accès aux ressources énergétiques russes, jugé vital pour l’économie hongroise.
< h2 >Initiatives européennes et impact sectoriel< /h2 >
De leur côté, les institutions européennes ont dévoilé un 19e paquet de sanctions contre Moscou, comprenant un objectif d’arrêt total des importations de gaz naturel liquéfié (GNL) russe d’ici à fin 2026. Des mesures ciblent également la flotte fantôme de pétroliers utilisée par la Russie pour contourner les restrictions en vigueur.
La situation met en lumière les tensions entre la stratégie énergétique nationale de Budapest et les engagements de l’Union européenne envers l’Ukraine. Elle révèle aussi les marges de manœuvre limitées pour les pays enclavés cherchant à diversifier leurs sources d’approvisionnement sans hausse des coûts.