La Hongrie a réaffirmé sa volonté de continuer à importer du pétrole et du gaz naturel russes, malgré les orientations de la Commission européenne visant à supprimer totalement ces approvisionnements d’ici 2028. Le ministre des Affaires étrangères et du Commerce, Peter Szijjarto, s’est exprimé devant les ambassadeurs des États membres de l’Union européenne à Budapest, déclarant que son pays s’opposera fermement à toute tentative de restreindre son accès à l’énergie russe.
Le poids des importations énergétiques russes
Peter Szijjarto a souligné que l’arrêt des importations de pétrole et de gaz naturel en provenance de Russie provoquerait une hausse importante des coûts énergétiques pour les ménages hongrois. Selon le ministre, la dépendance de la Hongrie à l’égard de ces ressources demeure un facteur déterminant pour la stabilité économique du pays, même si les volumes d’importation européenne ont fortement diminué ces trois dernières années.
Le gouvernement hongrois avait déjà exprimé son désaccord face au projet de la Commission européenne visant à supprimer entièrement les approvisionnements russes en énergie d’ici 2028. Pour Budapest, cette mesure n’est pas compatible avec les intérêts nationaux, et la sécurité d’approvisionnement énergétique reste une priorité face aux évolutions géopolitiques actuelles.
Un recul des volumes importés depuis 2021
Peter Szijjarto a rappelé que les flux d’énergie russe vers l’Europe ont reculé de façon marquée depuis trois ans, réduisant de facto l’influence énergétique de Moscou sur le continent. D’après le ministre, cet objectif politique a été atteint et aucun État membre ne devrait être exposé à des risques supplémentaires en raison d’une rupture totale des importations russes.
La position hongroise met en évidence les divergences au sein de l’Union européenne sur la stratégie énergétique à adopter vis-à-vis de la Russie. Peter Szijjarto a déclaré que la priorité du gouvernement reste la protection des intérêts économiques de la Hongrie et le maintien d’une énergie abordable pour la population. « Nous ne permettrons pas que les familles hongroises paient deux, trois, voire quatre fois plus cher leur énergie », a-t-il précisé lors de sa prise de parole à Budapest.