La guerre tarifaire États-Unis-Chine bouleverse le marché pétrochimique chinois

La hausse des tarifs douaniers entre les États-Unis et la Chine reconfigure radicalement les flux d'approvisionnement pétrochimiques chinois, menaçant d'augmenter les coûts et d'accentuer les difficultés d'approvisionnement dans un secteur stratégique déjà sous pression.

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Les relations commerciales entre les États-Unis et la Chine traversent une période de tensions accrues avec l’application réciproque de tarifs douaniers particulièrement élevés. Depuis 2018, ces tarifs sont passés à 124,1 % en moyenne côté américain et à 147,6 % côté chinois, couvrant désormais l’intégralité des échanges bilatéraux. Ces mesures ont entraîné des bouleversements significatifs dans les flux de matières premières pétrochimiques telles que l’éthane et le propane, essentiels pour l’industrie chinoise. L’impact sur l’approvisionnement chinois en produits pétrochimiques pourrait se révéler déterminant dans les années à venir.

Hausse des importations sanctionnées et nouveaux équilibres

Face à ces défis, la Chine diversifie ses sources d’importations de pétrole brut, augmentant notablement la part des importations provenant de pays sous sanctions comme l’Iran, le Venezuela et la Russie. Entre 2019 et 2024, ces importations sanctionnées ont augmenté, passant de 15 % à 27 % du total chinois. L’Iran, à lui seul, a vu ses exportations vers la Chine bondir de 340 000 barils par jour en 2019 à 1,2 million en 2024. La Russie a également accru sa présence sur le marché chinois, augmentant ses livraisons à 1,3 million de barils quotidiens sur la même période. Parallèlement, les importations en provenance d’Afrique de l’Ouest ont diminué significativement, passant de 17 % à seulement 9 %.

Transformation structurelle du secteur pétrochimique chinois

Cette reconfiguration des approvisionnements se conjugue avec une transformation plus profonde du secteur pétrochimique chinois. La demande en éthane, propane et naphta connaît une croissance forte, poussée par l’expansion des capacités de production d’éthylène et de propylène. Entre 2019 et 2024, la demande combinée de naphta, de gaz de pétrole liquéfié (GPL) et d’éthane a progressé de 2,1 millions de barils par jour. La capacité chinoise de production d’éthylène devrait encore augmenter de 25 millions de tonnes par an entre 2024 et 2028, représentant près de la moitié des nouvelles capacités mondiales.

Le propylène connaît aussi une dynamique similaire, avec l’essor rapide des usines de déshydrogénation du propane (Propane Dehydrogenation – PDH). Ces installations représentent désormais 32 % des capacités chinoises de production de propylène, totalisant environ 22 millions de tonnes par an. Toutefois, la dépendance accrue envers le GPL américain pourrait peser sur cette expansion, en raison de la hausse des tarifs douaniers, poussant potentiellement les producteurs chinois à se tourner davantage vers le naphta.

Les conséquences stratégiques pour les pays du Golfe

Le Moyen-Orient, particulièrement les pays membres du Conseil de Coopération du Golfe (CCG), joue un rôle stratégique dans ce nouveau paysage pétrochimique. Ces pays maintiennent environ 35 % des exportations chinoises de pétrole brut malgré une volatilité accrue depuis 2022. En réponse à la montée de la demande chinoise en produits pétrochimiques, les pays du Golfe, notamment l’Arabie saoudite, le Koweït et les Émirats arabes unis, renforcent leur production de naphta et de GPL. La capacité de raffinage de la région a ainsi augmenté de 4,9 à 7,2 millions de barils par jour entre 2014 et 2024.

Par ailleurs, les investissements croisés augmentent, avec plusieurs méga-projets pétrochimiques sino-saoudiens prévus d’ici 2030. Saudi Aramco multiplie les prises de participations dans les grands complexes intégrés chinois, comme les projets Yulong, Zhenhai ou Sabic-Fujian. Ces investissements permettent au royaume de sécuriser sa présence sur le marché chinois tout en diversifiant ses débouchés pétroliers vers les produits chimiques à plus haute valeur ajoutée.

Ces évolutions redessinent profondément les dynamiques commerciales et stratégiques dans le secteur pétrochimique mondial. La Chine devra naviguer entre une hausse des coûts d’approvisionnement et la sécurisation de ses chaînes d’approvisionnement, tandis que les États-Unis et les pays du Golfe pourraient profiter ou subir les conséquences indirectes de cette transformation structurelle majeure.

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