En mai 2024, la Grèce a dépensé 52,6 millions d’euros pour l’importation de 94 millions de mètres cubes de gaz naturel en provenance d’Azerbaïdjan, une réduction de 23,5 % par rapport à mai 2023. La Bulgarie, quant à elle, a importé 44,6 millions de mètres cubes pour 24,7 millions d’euros, soit une baisse de près de 9 % en comparaison avec les 27,1 millions d’euros dépensés l’année précédente. Malgré la constance des volumes importés, ces ajustements reflètent une stratégie d’optimisation des coûts de la part des deux pays.
Les fluctuations des prix sur les marchés internationaux de l’énergie, combinées à une gestion proactive des contrats d’approvisionnement, ont permis à la Grèce et à la Bulgarie de réduire leurs dépenses tout en sécurisant les volumes nécessaires pour répondre à la demande intérieure. Ce mouvement s’inscrit dans une dynamique plus large de réévaluation des sources d’approvisionnement en Europe, à mesure que les pays cherchent à améliorer leur résilience énergétique.
Comparaison des importations gazières entre 2023 et 2024
Les importations de gaz naturel en provenance d’Azerbaïdjan vers la Grèce et la Bulgarie montrent une tendance à la baisse en termes de coûts, tout en maintenant les volumes presque intacts. En 2023, la Grèce avait importé près de 2 milliards de mètres cubes de gaz pour une valeur totale de 871,9 millions d’euros. Sur la même période, la Bulgarie avait reçu plus de 920 millions de mètres cubes de gaz, pour un montant total de 311,5 millions d’euros. De janvier à mai 2024, les importations grecques s’élèvent à 461 millions de mètres cubes pour 252,3 millions d’euros, tandis que la Bulgarie enregistre 218,4 millions de mètres cubes pour 117,7 millions d’euros.
Ces chiffres illustrent une gestion optimisée des importations de gaz dans un contexte de marché énergétique de plus en plus compétitif. La baisse des coûts en Bulgarie, bien que plus modérée que celle observée en Grèce, souligne la flexibilité offerte par les nouvelles infrastructures gazières mises en place, telles que l’Interconnecteur Grèce-Bulgarie (IGB), qui permet une meilleure gestion des flux énergétiques.
Rôle des infrastructures gazières dans l’ajustement des coûts
L’IGB, opérationnel depuis octobre 2022, et opéré par ICGB, a joué un rôle crucial dans la sécurisation des approvisionnements gaziers de la Bulgarie, avec une capacité contractuelle d’un milliard de mètres cubes par an, extensible à cinq milliards. Parallèlement, le Trans Adriatic Pipeline (TAP), partie intégrante du Southern Gas Corridor, a permis à l’Azerbaïdjan d’assurer un approvisionnement continu vers l’Europe du Sud-Est, avec une capacité actuelle de dix milliards de mètres cubes par an, pouvant être portée à vingt milliards.
Ces infrastructures sont essentielles non seulement pour garantir la continuité des approvisionnements, mais aussi pour offrir une flexibilité nécessaire face aux variations des prix et des besoins en gaz naturel. La gestion stratégique des flux par ces pipelines permet aux pays européens, tels que la Grèce et la Bulgarie, d’ajuster leurs importations en fonction des conditions économiques et des besoins énergétiques immédiats, tout en répondant aux objectifs de transition énergétique, notamment en matière de réduction des émissions de carbone.
L’optimisation des coûts d’importation de gaz naturel, dans ce contexte, apparaît comme une réponse directe aux défis posés par la volatilité des marchés énergétiques et la nécessité pour les États européens de sécuriser leurs approvisionnements tout en poursuivant leurs engagements envers la décarbonation. Les infrastructures comme le TAP et l’IGB représentent des atouts stratégiques majeurs pour atteindre ces objectifs, en offrant des solutions flexibles et sécurisées pour le transport de l’énergie en Europe.