La National Energy System Operator (NESO) a publié son rapport « Future Energy Scenarios: Pathways to Net Zero 2025 », révélant que la demande annuelle d’électricité en Grande-Bretagne pourrait presque tripler pour atteindre 785 Terawatt-heures (TWh) d’ici 2050, contre 290 TWh actuellement. Ce scénario implique une accélération significative du déploiement des énergies propres, du stockage d’énergie et des technologies bas-carbone dans tous les secteurs économiques.
Transformation du mix énergétique et infrastructures
Le rapport identifie trois trajectoires possibles vers la neutralité carbone, reposant sur différents niveaux d’électrification, d’hydrogène et de bioénergie. Dans chaque scénario, les émissions annuelles pourraient être réduites de moitié au cours de la prochaine décennie, atteignant 200 mégatonnes de dioxyde de carbone (CO2) par an, puis 100 mégatonnes de CO2 d’ici 2040 si les infrastructures nécessaires sont mises en place.
La capacité du réseau alimenté par l’éolien et le solaire pourrait croître jusqu’à 98% à l’horizon 2050. Selon la NESO, l’hydrogène jouerait un rôle central, fournissant entre 98 et 325 TWh au milieu du siècle. Les véhicules électriques (VE) sont également identifiés comme source majeure de flexibilité, pouvant atteindre une capacité de pointe de 51 gigawatts (GW), soit davantage que la production actuelle des centrales à gaz.
Défis et étapes de la transition
La stratégie nationale de transition vers la neutralité carbone s’articule autour de quatre étapes, la deuxième visant l’intégration accélérée des technologies bas-carbone d’ici 2030. Cette phase permettra l’expansion progressive des marchés de l’énergie et le renforcement de la sécurité d’approvisionnement. La NESO souligne que la réussite de cette mutation dépendra de l’adoption rapide de mesures d’efficacité énergétique et de la modernisation des infrastructures.
Le rapport met en avant la nécessité de développer rapidement les réseaux d’électricité, de gaz et d’hydrogène, ainsi que les installations de captage et stockage du carbone (CCS). Pour le secteur industriel, des incitations financières sont jugées cruciales afin de favoriser la conversion vers des combustibles moins émetteurs et l’intégration de solutions CCS.
Implication des acteurs économiques et industriels
Fintan Slye, Directeur général de la NESO, a précisé que le système électrique britannique a fonctionné à 95% sans carbone sur une période récente, marquant une étape majeure avec la sortie complète du charbon. Toutefois, il insiste sur l’importance d’aller plus loin, en accélérant l’adoption des technologies de production et d’efficacité énergétique pour garantir la stabilité et l’accessibilité du système énergétique.
La réussite des prochaines étapes passera par l’engagement des ménages et des entreprises, en les accompagnant dans la flexibilité de la demande, l’acquisition de véhicules électriques ou encore l’installation de solutions de chauffage à faible émission. Ces mesures sont jugées nécessaires pour atteindre les objectifs de sécurité énergétique et de compétitivité sur le marché européen.