La Fusion Nucléaire bat de Nouveaux Records

Partager:

Abonnez-vous pour un accès illimité à toute l'actualité du secteur de l'énergie.

Plus de 150 articles et analyses multisectorielles chaque semaine.

Votre 1ère année à 99£*

puis 199£/an

*renouvellement à 199£/an, annulation avant échéance.

La fusion nucléaire à usage civil vient de franchir une nouvelle étape ce 24 décembre. En effet, la Corée du Sud a réussi à contenir un plasma à plus de 100 millions de degrés pendant plus de 20 secondes. Très prometteuse pour l’environnement, plus sûre que la fission nucléaire, la technologie qui fait battre le cœur des étoiles pourrait-elle être la solution pour un mix énergétique décarboné ? À l’heure des records, un état des lieux de l’avancement des projets de fusion nucléaire est nécessaire.

 

Les dernières avancées techniques encourageantes en fusion nucléaire

Le nouveau projet américain SPARC

En septembre dernier, des chercheurs du MIT affirment être capable de développer, en théorie, un réacteur de fusion nucléaire plus petit, moins chère et plus efficient que ceux existant. Ce réacteur nommé SPARC pourrait maintenir les conditions de chaleur et d’énergie nécessaires à la fusion. Et ce, assez longtemps pour extraire de l’énergie dès la fin de la décennie.

La communauté scientifique spécialiste du plasma s’enthousiasme.

La fusion nucléaire, un procédé pas si nouveau

D’autant que la technologie est connue depuis longtemps, car les tokamaks (non générique des réacteurs à fusion) sont en développement depuis les années 1960 grâce aux travaux de physiciens soviétiques.

Le procédé est simple. On fusionne des atomes de deutérium et de titrium (deux isotopes d’hydrogène) dans un état plasma pour créer de l’hélium et des neutrons. Ce sont de ces neutrons que l’on extrait de l’énergie.

Néanmoins, pour atteindre un état de fusion nucléaire des atomes, ceux-ci doivent être chauffés à plus de 100 millions de degrés. Or actuellement, aucune technologie, aucun matériel n’est capable de résister à cette chaleur. Ne serait-ce même qu’assez longtemps pour égaliser le rapport entre énergie extraite et énergie injectée.

Le « soleil artificiel » KSTAR sud-coréen

La Corée du Sud a malgré tout réalisé ce 24 décembre un exploit avec son tokamak KSTAR. Les ingénieurs ont en effet su maintenir un état plasma plus de 20 secondes à plus de 100 millions de degrés. Un record. Depuis août dernier, 110 tests furent nécessaires pour dépasser leur ancien record de 2019 qui s‘établissait à 8 secondes.

Cette performance encourageante fut possible grâce à l’expérimentation d’un nouveau moyen de contenir le plasma. Les Sud-coréens ambitionnent maintenant de maintenir un plasma à plus de 100 millions de degrés pendant plus de 300 secondes. Et ce, d’ici 2025.

La Chine allume son Tokamak HL-2M

En parallèle, les Chinois ont réussi à mettre en route début décembre leur plus grand réacteur de fusion jamais construit. Il est capable d’atteindre des températures de plasma de plus de 150 millions de degrés. Il devrait en ce sens être en mesure de se décliner en version plus petite puisqu’un projet de ce genre est en cours auquel participe la France.

Un autre projet chinois titanesque est en cours : le CEFTR. Ce tokamak devrait atteindre une capacité d’extraction de 1000 MW, soit 2 fois la puissance prévue de l’ITER européen.

Les startups s’y mettent

Le secteur privé investit également le marché, promettant des réacteurs plus petits, plus efficaces et beaucoup moins chers. En ce sens, la start-up britannique Tokamak Energy promet des réacteurs qui ne coûteraient, à terme, que 1 million de dollars pour leur fabrication. Loin, très loin des 20 milliards d’euros qu’a déjà coûté le projet de super réacteur européen ITER. En parallèle, certains sceptiques se manifestent.

 

La fusion nucléaire dans le mix énergétique : la « new clean energy »

La problématique de sûreté nucléaire

Le Docteur Paul Dorfman, associé honoraire senior de recherche à l’University College London, dans une interview chez Modern Diplomacy déclare que « le coût du renouvelable est une fraction du coût du nouveau nucléaire ». Cela serait dû à ses prétendues mauvaises performances écologiques et économiques. Paul Dorfman pointe, en particulier, les installations nucléaires côtières de plus en plus vulnérables à cause de la montée des eaux à venir.

Pourtant, la fusion nucléaire est un processus bien différent du processus de la fission. En termes de sûreté, les catastrophes comme celles de Tchernobyl ou de Fukushima semblent impossibles puisque les procédés de fusion n’empruntent pas aux procédés de fission qui ont permis ces catastrophes.

Les avantages écologiques

En termes de ressources, pas besoin d’extraction coûteuse et dangereuse de combustibles, donc pas de déchets, ou très peu, et d’une durée de vie bien inférieure aux combustibles utilisés pour la fission. Le chercheur Daniel Jassby du Princeton Plasma Physic Lab est lui plutôt sceptique, relevant que le tritium doit être produit artificiellement, ce qui demande une quantité colossale d’énergie.

Enfin, la fusion nucléaire ne dégage que de l’hélium, un gaz qui ne participe pas à l’effet de serre. En ce sens, l’Agence Internationale de l’Énergie préconise le nucléaire dans le mix énergétique, à la condition que la technologie s’améliore, notamment en matière de fission.

La fission à encore de beaux jours devant elle

Pour l’heure la fission n’est pas prête d’être mise à l’arrêt. En l’état de la technologie de fusion nucléaire, la fission peut espérer de nombreux rebonds technologiques avant d’être dépassée.

En revanche, les avancées technologiques, comme celle effectuée par le KSTAR coréen, encouragent l’investissement dans la fusion qui serait propice pour lutter contre le dérèglement climatique. Pour Robert Mumgaard, PDG du Commonwealth Fusion System qui finance le projet SPARC, « nous avons ces problèmes (écologique) à cause de la technologie, mais avec la fusion nous avons une grande opportunité de résoudre cette situation grâce à la technologie ».

Séoul et Washington ouvrent des discussions sur le retraitement du combustible nucléaire

Les États-Unis et la Corée du Sud ont convenu d'entamer des pourparlers sur le retraitement du combustible nucléaire usé, marquant une potentielle inflexion stratégique dans l'accord bilatéral en vigueur depuis plusieurs décennies.

La certification du réacteur AP1000 prolongée aux États-Unis jusqu’en 2046

La Commission de réglementation nucléaire des États-Unis a accordé une extension de 40 ans pour la certification du réacteur AP1000, facilitant ainsi sa construction à long terme sur le territoire américain et son déploiement à l’international.

Nano Nuclear s’allie à Dioxitek pour renforcer la chaîne d’approvisionnement nucléaire en Argentine

Nano Nuclear Energy a signé un protocole d’accord avec Dioxitek, unique producteur argentin d’uranium pour combustible nucléaire, afin d’évaluer le développement de capacités locales de conversion et d’enrichissement.
en_11402808267540

La Suède met fin à l’interdiction de l’extraction d’uranium pour relancer son industrie nucléaire

Stockholm veut relancer l’extraction d’uranium en levant l’interdiction en vigueur depuis 2018, misant sur ses propres ressources pour sécuriser ses approvisionnements stratégiques et soutenir sa production d’électricité nucléaire.

Le CEA étudie l’implantation d’un petit réacteur nucléaire Calogena à Cadarache

Le Commissariat à l’énergie atomique a signé une lettre d’intention avec la start-up Calogena pour étudier l’installation d’un petit réacteur nucléaire de 30 MW thermiques sur son site de Cadarache.

Guidehouse prévoit 8,1 milliards $ de revenus pour les réacteurs modulaires d’ici 2034

Un rapport de Guidehouse Research anticipe une forte croissance du marché mondial des réacteurs modulaires nucléaires, avec des revenus en hausse de 375,8 millions $ en 2025 à 8,1 milliards $ en 2034.
en_11402608256540

Plusieurs groupes sud-coréens soutiennent des projets nucléaires de 50 milliards $ aux États-Unis

KHNP, Doosan, POSCO et Samsung C&T s’allient à des acteurs américains pour développer 5 GW de réacteurs modulaires, enrichir l’uranium et bâtir un complexe énergétique de 11 GW au Texas.

Washington active le Defense Production Act pour sécuriser l’uranium enrichi

Le Département de l’Énergie américain met en place un consortium industriel afin d’accélérer la production nationale d’uranium enrichi et réduire la dépendance aux importations étrangères avant l’interdiction des flux russes en 2027.

Un des drones de l’attaque ukrainienne du week-end dernier a frappé la centrale nucléaire de Kursk

Le drone kamikaze a endommagé un transformateur auxiliaire de la centrale de Kursk, réduisant de moitié la production de son unique réacteur en service, selon Rosatom et l’Agence internationale de l’énergie atomique.
en_11402608262540

EDF relance les réacteurs de Gravelines après l’arrêt causé par les méduses

Les quatre unités de production de la centrale nucléaire de Gravelines, arrêtées mi-août par un échouage massif de méduses, sont de nouveau en service, rétablissant la pleine capacité du site.

Vattenfall retient GE Vernova et Rolls-Royce pour de futurs réacteurs nucléaires

Vattenfall avance dans son projet nucléaire en Suède en sélectionnant deux fournisseurs de réacteurs modulaires, GE Vernova et Rolls-Royce SMR, pour une installation potentielle sur la péninsule de Värö.

NANO Nuclear accède à la finale du concours xTechSearch 9 de l’US Army

La société NANO Nuclear Energy a été sélectionnée pour participer à la finale du programme xTechSearch 9, une initiative de l’armée américaine visant à identifier des solutions technologiques à double usage à fort potentiel.
en_11402108223540

Aalo Atomics lève 100 millions USD pour lancer sa première centrale nucléaire

Aalo Atomics finalise un financement de série B, portant son total à 136 millions USD, afin de construire sa première centrale nucléaire de type modulaire destinée aux centres de données.

La Malaisie lance une étude stratégique sur le potentiel du nucléaire civil

Le gouvernement malaisien initie une évaluation nationale sur la faisabilité de l’énergie nucléaire, ciblant les zones confrontées à des contraintes énergétiques et intégrant les exigences réglementaires internationales.

Premier American Uranium finalise l’acquisition de Nuclear Fuels avec l’aval de la Cour

L’opération de fusion entre Premier American Uranium et Nuclear Fuels franchit une étape clé après l’approbation définitive du plan d’arrangement par la Cour suprême de la Colombie-Britannique.
en_114019082043540

Google et Kairos Power vont construire un réacteur nucléaire de 50 MW dans le Tennessee

TVA, Google et Kairos Power scellent un accord pour connecter un réacteur avancé au réseau, soutenant la croissance énergétique des centres de données et renforçant l'industrie nucléaire américaine.

X-energy et le Pentagone accélèrent un microréacteur nucléaire pour la sécurité nationale

Le Département américain de la Défense a signé un accord avec X-energy pour développer un microréacteur nucléaire commercial destiné à alimenter les infrastructures militaires sensibles.

NANO Nuclear lève 209 millions et accélère sur la filière micro-réacteur

Avec une trésorerie multipliée par sept en neuf mois, NANO Nuclear intensifie le développement de son KRONOS MMR et se positionne sur les marchés canadien et américain du nucléaire modulaire.
en_1140170846540

Equinix sécurise 20 micro-réacteurs Radiant et un accord nucléaire aux Pays-Bas

Equinix a signé un préaccord pour 20 micro-réacteurs nucléaires Kaleidos et une lettre d’intention pour un contrat d’achat d’électricité avec ULC-Energy, renforçant sa stratégie d’approvisionnement énergétique pour ses centres de données.

Oklo sélectionné pour trois projets pilotes du département américain de l’Énergie

Le département américain de l'Énergie sélectionne Oklo et sa filiale Atomic Alchemy pour trois projets de réacteurs pilotes visant une criticité avant juillet 2026.

Connectez-vous pour lire cet article

Vous aurez également accès à une sélection de nos meilleurs contenus.

ou

Passez en illimité grâce à notre offre annuelle:
99£ la 1ère année, puis 199£ /an.