Le gouvernement français a récemment présenté son ambitieux projet de stratégie énergétique, une initiative majeure pour réduire la dépendance nationale aux énergies fossiles. Cette démarche, bien que complexe, est essentielle pour l’avenir énergétique et environnemental de la France.
L’objectif de l’indépendance énergétique de la France
La
« Stratégie française pour l’énergie et le climat »
(SFEC) est un document exhaustif de 102 pages, dévoilé pour une consultation publique jusqu’au 15 décembre, avant d’intégrer une loi sur la production d’énergie prévue début 2024. Cette stratégie s’inscrit dans la continuité des orientations définies par Emmanuel Macron dans son discours sur l’énergie en 2022.
Le rôle du nucléaire et des énergies renouvelables
L’objectif fixé est clair et ambitieux: éliminer la dépendance aux énergies fossiles d’ici 2050. Actuellement, la France dépend encore significativement du pétrole (37%) et du gaz (21%). Cette dépendance n’est pas seulement un défi environnemental, mais également économique, affectant la facture énergétique des Français.
Défis et opportunités de la réduction de la consommation d’énergie
Le plan prévoit le maintien de l’exploitation de tous les réacteurs nucléaires existants, en respectant des normes de sûreté strictes, tout en envisageant de nouveaux projets de réacteurs EPR2. En parallèle, un accent particulier est mis sur le développement des énergies renouvelables. D’ici 2035, le gouvernement vise 18gigawatts (GW) de capacités éoliennes en mer et une accélération du déploiement de l’énergie photovoltaïque, avec un objectif de plus de 75GW. Le gouvernement maintiendra le rythme actuel de développement de l’éolien terrestre, doublant ainsi les capacités à 40 GW.
Perspectives économiques et environnementales de la transition énergétique
La stratégie reconnaît également l’importance de diversifier les sources d’énergie. Les capacités en biogaz devraient être multipliées par cinq d’ici 2030, et la géothermie est mise en avant. À l’horizon 2035, les énergies renouvelables pourraient constituer entre 65 et 73% de la consommation finale d’énergie. Toutefois, certains acteurs comme le SER regrettent l’absence de mesures plus incisives pour le solaire et le biogaz, ainsi que l’omission de l’hydrolien.
Cependant, des voix critiques se font entendre, comme celle de Greenpeace, qui juge la feuille de route et les objectifs insuffisants pour respecter l’Accord de Paris et maintenir le réchauffement mondial sous la barre des 1,5°C.
La stratégie énergétique de la France marque un tournant décisif vers l’autonomie énergétique. Bien que louable dans ses objectifs, son succès repose sur la mise en œuvre effective de ses multiples composantes et sur l’adhésion des parties prenantes à cette vision. Elle soulève également des questions sur l’équilibre entre ambition et réalisme, dans un contexte où les défis climatiques mondiaux exigent des actions rapides et substantielles.