Face à la flambée des prix de l’électricité, la France essaie d’empêcher au cas par cas les arrêts de production dans les entreprises très consommatrices d’énergie comme la métallurgie.
La France ne veut pas complexifier les approvisionnements
L’objectif est de « ne pas complexifier les approvisionnements » en matières premières indique la ministre de l’Industrie Agnès Pannier-Runacher mercredi.
« Si des entreprises ont des difficultés de trésorerie à cause de l’énergie, qu’elles prennent contact avec les services de l’Etat en région, parce que nous trouvons des solutions de trésorerie », précise-t-elle au micro de BFM Business.
Alors que le gouvernement s’est engagé à limiter à 4% la hausse de la facture d’électricité pour les particuliers en 2022, il est aussi en train de discuter avec EDF pour « voir ce qu’il est possible de faire » pour aider les entreprises qui menacent d’arrêter leur production « parce que cela devient insupportable économiquement de produire ».
Multiplication par 5 des prix de l’électricité
Sur le marché spot, les prix de l’électricité ont été « multipliés par cinq » rappelle-t-elle. Aucune mesure « n’a encore été arrêtée » avec EDF. En outre, la ministre défend les entreprises qui, « pour des raisons parfois tout à fait justifiées, n’ont pas pu acheter leur électricité en avance ».
Lundi, le PDG d’EDF Jean-Bernard Lévy les avait qualifiées « d’imprévoyantes » pour ne pas s’être « couvertes » convenablement face à la hausse des cours. Tout en admettant qu’il allait falloir regarder « commercialement » ce qui peut être fait « pour des situations particulières ».
Le coût relativement bas de l’électricité en France
Globalement, le faible coût de l’électricité en France pour les industriels, permis par le nucléaire dans certains quotas définis à l’avance, « est essentiel », et « explique que nous avons les deux derniers sites d’aluminium en fonctionnement en Europe. Les autres se sont arrêtés » relève la ministre. Les usines d’aluminium et de métallurgie en général sont les plus grandes consommatrices d’électricité.
Agnès Pannier-Runacher s’est par ailleurs employée à rassurer EDF sur la « stratégie à long terme » de la France en matière de développement du nucléaire.
« Nous prendrons nos responsabilités en tant qu’actionnaire » assure-t-elle.
En ce sens, EDF demande des actions concrètes pour le nucléaire. Jean-Bernard Lévy s’attachant à le rappeler devant un parterre de journalistes économiques.