La France sera “très importatrice d’électricité cet hiver” pour compenser un manque de production nucléaire et éviter d’éventuelles coupures de courant, a indiqué Xavier Piechaczyk, président du directoire de RTE, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité, sur Franceinfo.
“La France est très légèrement importatrice sur l’ensemble de l’année et il faut parier sur un hiver où on sera très importateur parce qu’on a besoin de cette électricité”, a déclaré M. Xavier Piechaczyk.
Allemage, Royaume-Uni, Benelux, Espagne…. “On sera globalement, nous la France, importateur cet hiver de l’ensemble des pays qui nous entourent”, a-t-il ajouté.
“Historiquement, la France était très exportatrice parce qu’elle avait un parc nucléaire très gros, là il s’avère qu’il a des difficultés passagères qui vont se résoudre mais ça va prendre quelques années.
Pendant ce temps on importe de l’électricité”. Et “aucun pays ne rechigne à nous faire passer de l’électricité si on en a besoin”, a-t-il assuré.
La France a une capacité physique d’importation de 15 GW, ce qui représente “une part utile” pour faire face à une pointe de consommation électrique de 90 GW, et “contribue à pouvoir éviter les coupures”, a-t-il expliqué.
Cet hiver, la France est exposée à des risques de coupures en particulier en raison d’un niveau de production d’électricité nucléaire au plus bas.
La moitié de son parc de réacteurs est indisponible en raison de maintenances programmées mais parfois prolongées, ou de problèmes de corrosion.
Dans ce contexte, le gouvernement va adresser aux préfets une circulaire pour anticiper et préparer leurs départements à d’éventuelles coupures programmées d’approvisionnement en électricité, qui pourraient concerner 60 % de la population mais aucun site critique ou client prioritaire.
Il y a “une situation à risque mais il ne faut pas considérer ces coupures comme une fatalité”, a rassuré M. Piechaczyk, en rappelant la nécessité de baisser la consommation.
La consommation d’électricité en France a diminué de 6,7% la semaine dernière par rapport à la moyenne des années précédentes (2014-2019), une baisse “largement concentrée dans le secteur industriel”, selon le dernier bilan de RTE.
Cette baisse, “on commence à la voir chez les particuliers, ça frémit (…) de l’ordre du pourcent”, a commenté M. Piechaczyk.
“En revanche on ne voit pas encore de baisse de consommation dans le secteur tertiaire, ça c’est un problème”, a-t-il souligné.