La France discute avec les Émirats arabes unis pour trouver des solutions de remplacement au pétrole russe, frappé d’un embargo européen, a affirmé dimanche le ministre français de l’Économie Bruno Le Maire sur Europe 1 et CNews.
“C’est des discussions qui sont déjà engagées avec les Émirats arabes unis”, a affirmé M. Le Maire, ajoutant que Paris cherchait “des substituts à l’approvisionnement en gaz ou en diesel venus de Russie”.
La France s’adapte face à l’embargo pétrolier
L’Union européenne a imposé vendredi son 6e paquet de sanctions contre Moscou, comprenant un tarissement de ses approvisionnements en pétrole. L’objectif est de moins participer au financement de la guerre russe en Ukraine au travers des achats massifs d’énergie au régime de Vladimir Poutine.
L’embargo progressif touchera les deux tiers des achats européens. De plus, l’Allemagne et la Pologne ont décidé de leur propre chef d’arrêter leurs livraisons via l’oléoduc Droujba d’ici la fin de l’année. Ainsi, selon les Européens, l’embargo touchera plus de 90 % des importations russes.
Dans ce contexte, Abou Dhabi peut être “une solution de remplacement au moins temporaire au pétrole et au diesel russes”, a estimé M. Le Maire.
Plus tôt dimanche, le commissaire européen en charge du marché intérieur Thierry Breton avait affirmé sur Europe 1 que “derrière, il faudra aussi, et je m’y prépare, s’exonérer du gaz” russe, citant l’augmentation voulue des importations de gaz naturel liquéfié en provenance des États-Unis et du Qatar.
La guerre impacte la croissance
En outre, la guerre a entraîné une envolée des prix énergétiques et alimentaires, pesant nettement sur les perspectives de croissance française. Ainsi, la croissance s’est déjà contractée de 0,2% au deuxième trimestre selon l’Insee fin mai, menaçant le pays d’une récession technique, c’est-à-dire deux trimestres consécutifs de contraction du PIB.
Le gouvernement français va réviser sa prévision de croissance, qui est actuellement de 4%, a ajouté le ministre de l’Économie, estimant qu’”il est évident qu’avec la guerre en Ukraine, l’inflation, tout cela va remettre en cause les perspectives”.
Néanmoins, la croissance sera “positive en 2022”, a estimé Bruno Le Maire, renvoyant les annonces de révision des perspectives à après les élections législatives.