EDF prolonge l’arrêt de certains de ses réacteurs nucléaires, où des problèmes de corrosion ont été identifiés. Dans certains cas, l’arrêt se prolongera jusqu’à la fin de l’année selon des données publiées vendredi par RTE.
Redémarrage du Réacteur 2 de Chooz le 31 décembre 2022
Le redémarrage du réacteur numéro 2 de la centrale de Chooz (Ardennes) est désormais prévu le 31 décembre 2022, selon ces données publiées par le gestionnaire du réseau. Début janvier, son arrêt avait déjà été prolongé jusqu’au 20 avril 2022.
Le redémarrage des deux réacteurs de Civaux (Vienne) est attendu le 31 août 2022 pour le premier réacteur et le 31 décembre pour le second.
Problèmes de corrosion
Des problèmes de corrosion avaient été identifiés sur un circuit de sécurité de ces trois réacteurs. Les mêmes problèmes ont depuis été détectés sur l’un de ceux de la centrale de Penly (Seine-Maritime). Penly 1 est ainsi arrêté jusqu’au 30 mai 2022.
Les investigations se poursuivent pour déterminer si le réacteur numéro 1 de Chooz est également concerné. Il doit pour l’instant redémarrer le 11 février 2022.
5 réacteurs à l’arrêt
Actuellement, sur les 56 réacteurs du parc nucléaire français, cinq sont ainsi à l’arrêt à cause de problèmes de corrosion identifiés ou soupçonnés. Ces cinq réacteurs représentent 12% de la capacité nucléaire française. Cela a conduit EDF à revoir en baisse sa prévision de production nucléaire jeudi soir.
« La réalisation des contrôles, l’instruction de solutions techniques et leur déploiement conduisent EDF à prolonger l’arrêt des réacteurs de Civaux 1, Civaux 2, Chooz 1, Chooz 2 et Penly 1 », avait indiqué EDF.
Ces arrêts non prévus accroissent un peu plus la tension sur la sécurité d’approvisionnement électrique cet hiver en France, alors que la disponibilité du parc est déjà faible.
De possibles arrêts supplémentaires?
La question se pose désormais de possibles arrêts supplémentaires en raison des problèmes de corrosion.
« EDF aujourd’hui a engagé le réexamen de tous les contrôles qui avaient été faits dans le passé et ce pour tous les réacteurs du parc », déclare à l’AFP Julien Collet, directeur général adjoint de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN).
Cette dernière ne sait pas à ce stade s’il faudra arrêter d’autres réacteurs pour des contrôles physiques et d’éventuelles réparations si un soupçon de corrosion apparaît lors de cet examen documentaire.
« Des contrôles pourront être faits, peut-être au fil de l’eau de l’arrêt normal des réacteurs, mais peut-être qu’un certain nombre d’entre eux devront être réalisés de manière anticipée. C’est quelque chose qui reste à déterminer », indique M. Collet.