La France reste le principal importateur de gaz naturel liquéfié (GNL) russe au sein de l’Union européenne, bien que sa consommation totale de gaz ait diminué en 2024. Selon l’Institute for Energy Economics and Financial Analysis (IEEFA), environ 34 % des importations françaises de GNL l’an dernier provenaient de Russie, représentant un montant de 2,68 milliards d’euros. Ce volume marque une augmentation significative de 81 % par rapport à 2023. En dépit de cette hausse, la Russie se classe en deuxième position, derrière les États-Unis, mais devant l’Algérie dans le classement des fournisseurs de GNL de la France.
La place du GNL russe dans le marché français
Le commerce de GNL russe n’est actuellement pas affecté par les sanctions imposées à d’autres secteurs énergétiques, tels que le pétrole et le charbon. Cependant, les livraisons de gaz russe par gazoduc ont chuté de manière drastique entre 2021 et 2023, passant à un tiers de leur niveau d’origine. En revanche, les importations sous forme de GNL ont continué d’augmenter. En 2024, les volumes de GNL russe ont constitué une part importante des importations françaises, même si des experts soulignent que la situation reste complexe à évaluer. Les réexportations de GNL russe pourraient avoir contribué à cette augmentation, notamment vers l’Allemagne, en raison de son prix plus compétitif à certains moments.
Conséquences géopolitiques et économiques de cette dépendance
Alors qu’une interdiction des transbordements de GNL russe vers des pays hors de l’UE doit entrer en vigueur en mars 2025, le gaz russe qui reste sur le sol européen, notamment en France, ne sera pas affecté par cette nouvelle mesure. Selon plusieurs analystes, l’augmentation des importations de GNL russe en France pourrait être liée à l’utilisation de capacités de terminaux méthaniers réservées par des sociétés européennes, notamment pour réexporter le gaz vers d’autres pays de l’UE. Ces flux ont entraîné des discussions sur la dépendance européenne au gaz russe, d’autant plus que les autorités françaises soulignent leur engagement à réduire cette dépendance dans le cadre de la stratégie énergétique européenne.
Réactions des acteurs économiques et des autorités françaises
Le ministère français de l’Économie a indiqué que plusieurs sociétés européennes, ayant réservé des capacités dans les terminaux méthaniers français, utilisaient désormais ces infrastructures pour importer des quantités croissantes de GNL russe. De son côté, TotalEnergies, qui détient une participation dans le projet Yamal LNG en Russie, a affirmé agir en conformité avec les décisions de l’Union européenne et a rappelé que ses contrats de long terme ne pouvaient être résiliés sans encourir des pénalités financières importantes.