Le démantèlement des réacteurs nucléaires d’EDF de technologie graphite, particulièrement longs et difficiles à déconstruire, peut se poursuivre, estime lundi l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN).
L’ASN autorise la poursuite du démantèlement
« Au terme de son analyse, l’ASN n’a pas d’objection à la poursuite d’exploitation » des six réacteurs à technologie uranium naturel graphite gaz (UNGG) dont la France dispose, pour « des opérations de démantèlement ou de préparation au démantèlement », écrit-elle dans une note accompagnant un rapport destiné à la ministre de la Transition écologique, en charge de la sûreté nucléaire.
Les six réacteurs sont répartis sur les sites de Bugey (Ain), Chinon (Indre-et-Loire) et Saint-Laurent-des-Eaux (Loir-et-Cher) et ont été mis en service entre les années 60 et 70 puis arrêtés pour la plupart dans les années 1990.
Le processus de démantèlement, qui doit s’étaler sur plusieurs décennies, a déjà permis d’évacuer le combustible des réacteurs qui « représentait la quasi-totalité du risque », fait savoir l’ASN. Reste à poursuivre la déconstruction particulièrement complexe des installations.
Démantèlement à l’air
Le démantèlement des caissons des réacteurs devait être effectué « sous eau », rappelle l’autorité. Mais EDF a annoncé en 2016 opter pour un démantèlement à l’air en raison des « difficultés techniques majeures » posées par la première technique.
Ce changement de stratégie a occasionné un « report important de la date de fin des opérations » qui impose à l’ASN de s’assurer du « maintien des exigences de sûreté dans le temps ».
L’autorité a donc analysé les conclusions du réexamen périodique transmis par EDF, et complété à sa demande, afin d’évaluer les protocoles de protection « ou encore l’état des sols des installations », précise le rapport.
1 an pour déposer les dossiers de démantèlement
L’entreprise dispose à présent d’un an pour déposer les dossiers de démantèlement pour les réacteurs de Chinon et les demandes d’autorisation de modification des décrets de démantèlement des quatre autres réacteurs.
L’ASN vérifiera ensuite « que les opérations de démantèlement seront réalisées dans de bonnes conditions de sûreté et de radioprotection, et dans des délais maîtrisés ».