L’hydroélectricité en France a encore un potentiel de développement important selon France Hydro Electricité. Actuellement, les centrales hydroélectriques assurent 12% de la production d’électricité en France. En moyenne, ces installations produisent 60 térawattheures (TWh) par an, soit la consommation électrique de 27 millions de Français. Le syndicat professionnel qui fédère les exploitants de 720 ouvrages estime qu’il est possible de produire « 20% de plus, essentiellement avec de nouveaux ouvrages ».
Le président de France Hydro Electricité, Xavier Casiot, a précisé que le potentiel de développement est de 12 TWh, ce qui représente 20% de plus, principalement avec le développement de nouveaux ouvrages. Il n’a pas précisé le montant des investissements que cela représenterait, mais cela varierait d’un projet à l’autre en fonction du cours d’eau, de la puissance et des contraintes environnementales.
En 2028, la France a planifié un développement de 5% de l’hydroélectricité, soit 3 à 4 TWh de plus. Une nouvelle loi de programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) est en préparation. La trajectoire proposée par le secteur serait de passer de 25,7 GW de puissance hydraulique installée actuellement, à 27,1 GW en 2033, principalement avec de nouveaux ouvrages sur des sites vierges ou existants.
Gaz Electricité de Grenoble (GEG) compte sept nouvelles installations sur des torrents de montagne, dont la mise en service approche: « la plus petite de 2 GW, équivalent de la consommation de 1.000 habitants et la plus grosse de 12 GW à Peisey-Nancroix dans la vallée de la Tarentaise » et qui commencera à produire « au mieux pour 2025 », selon Nicolas Fléchon, directeur production énergies renouvelables chez GEG.
Le parc hydroélectrique est un pilier de la production électrique française avant le développement du nucléaire civil à partir des années 1970. Son développement permettrait d’éviter le recours aux énergies fossiles, charbon et gaz, auxquels la France a encore recours lors des pics de consommation. La France manque cependant de centrales Step ou « stations de transfert d’énergie par pompage ». Ces centrales, au nombre de six seulement actuellement, sont capables de pomper l’eau d’un bassin inférieur vers un bassin supérieur.
Les centrales STEP peuvent pomper l’eau d’un bassin inférieur vers un bassin supérieur en utilisant de l’énergie solaire ou éolienne excédentaire pour pomper cette eau. De cette manière, elles stockent l’énergie excédentaire et contribuent ainsi à pallier le phénomène d’intermittence des énergies renouvelables, telles que l’éolien et le solaire.
Le président de France Hydro Electricité, M. Casiot, a souligné que les possibilités en matière de centrales STEP vont au-delà des besoins actuels. Une concertation est en cours avec les pouvoirs publics pour que la construction de ces centrales bénéficie d’aides. Les centrales STEP pourraient être une solution pour accompagner l’essor du solaire et de l’éolien en France, en permettant de stocker l’énergie excédentaire et en contribuant à réduire la dépendance aux énergies fossiles.