Le gouvernement français lance ce 13 octobre un débat public de quatre mois sur la gestion des matières et déchets radioactifs dans le cadre de l’élaboration du sixième Plan national de gestion des matières et déchets radioactifs (PNGMDR) pour la période 2027-2031. Ce débat, piloté par la Commission nationale du débat public (CNDP), constitue une obligation légale dans la mise à jour de ce document stratégique révisé tous les cinq ans.
Une feuille de route nationale sur l’ensemble du cycle des déchets
Le PNGMDR vise à établir un état des lieux complet des substances radioactives présentes sur le territoire français, tout en anticipant les besoins futurs en matière de traitement, de stockage et de recherche. Il doit également préciser les actions opérationnelles à mettre en œuvre, en tenant compte de l’évolution du parc nucléaire et de l’émergence de nouveaux volumes liés notamment au secteur médical et à la relance industrielle du nucléaire civil.
Une série de réunions sera organisée sur tout le territoire jusqu’au 10 février 2026, incluant des ateliers en présentiel et des plateformes numériques pour favoriser la participation. Le dispositif inclura des formats inhabituels, comme un tribunal fictif destiné à interroger les choix actuels sous l’angle des générations futures, en partenariat avec un média.
Des sujets sensibles autour du financement et du stockage
Les discussions aborderont notamment le coût du stockage des déchets radioactifs à longue durée de vie, les choix d’infrastructures à venir, ainsi que les implications économiques pour les territoires concernés. Le projet de Centre industriel de stockage géologique (Cigeo), situé à Bure dans le département de la Meuse, reste au cœur des interrogations. Destiné à accueillir à 500 mètres de profondeur les déchets les plus dangereux, ce site est exclu des réunions publiques en raison d’une forte opposition locale.
Selon la CNDP, les attentes exprimées lors de la phase préparatoire ont mis en avant les préoccupations liées à l’éthique du stockage à long terme, à l’acceptabilité territoriale et au financement. Les organisateurs ont souligné que certains acteurs locaux à Bure avaient demandé à ce qu’aucune réunion ne soit tenue sur place, invoquant des tensions persistantes.
Une implication attendue des jeunes et de nouveaux acteurs
La CNDP prévoit de cibler davantage les jeunes générations au travers de formats numériques et de démarches participatives. Elle cherche également à renforcer l’implication d’acteurs jusqu’ici peu représentés dans ce type de concertation, dans le but d’élargir le spectre des opinions exprimées sur les orientations futures du PNGMDR.
Le ministère de l’Économie a indiqué que les conclusions de ce débat public permettront d’alimenter la rédaction finale du plan dès 2026 pour une mise en œuvre début 2027. Le document servira de base de travail aux opérateurs industriels, aux autorités de sûreté et aux collectivités territoriales engagées dans le suivi et l’accueil des installations de gestion des déchets nucléaires.