La France va cesser dès la fin de l’année 2022 d’octroyer des garanties à l’export pour les nouveaux projets d’exploitation d’énergies fossiles, selon le projet de loi de finances (PLF) pour 2023 présenté lundi en Conseil des ministres, entérinant ainsi un engagement pris à la COP 26 à Glasgow.
“Le PLF23 prévoira de cesser dès le 1er janvier 2023 d’octroyer des garanties export pour l’ensemble de la chaîne de valeur du secteur de toutes les énergies fossiles: depuis l’exploration-production en amont, jusqu’au raffinage en aval, en passant par le transport et le stockage”, selon les documents budgétaires consultés par l’AFP.
La France avait annoncé en octobre 2020 la fin de ces aides pour les projets pétroliers en 2025 et gaziers en 2035. Elle avait alors essuyé de nombreuses critiques de la part des ONG environnementales, ces dernières jugeant trop lent ce désengagement et mettant en garde contre une accélération du changement climatique.
Un an plus tard, face à la pression internationale et aux critiques des ONG, elle avait finalement rejoint une coalition de pays s’engageant, lors de la COP 26, à mettre un terme dès la fin 2022 au financement à l’étranger de projets d’énergies fossiles sans techniques de captage du carbone, rejoignant ainsi des nations comme les Etats-Unis ou l’Allemagne.
“C’est une très bonne nouvelle”, a salué Anna-Lena Rebaud, de l’ONG les Amis de la Terre France, qui a même salué “une avancée décisive”.
L’ONG craignait “des failles très importantes” dans le texte, l’engagement pris lors de la COP 26 prévoyant des exceptions et permettant notamment de continuer à soutenir de nouveaux projets, au prétexte qu’il y aurait de la captage et du stockage de carbone, “et ce n’est pas le cas dans cette politique”, a estimé Mme Rebaud.
Seul bémol, “en l’état, la politique permet encore de soutenir les centrales à gaz et au pétrole, au prétexte que ça pourrait servir la transition énergétique des pays en développement”, a affirmé la militante.
“Pour nous, c’est un argument qui ne tient pas, dans la mesure où investir aujourd’hui dans ce type d’infrastructure, c’est verrouiller les pays en développement dans la consommation de pétrole et de gaz pour des années”, a-t-elle indiqué, soulignant par ailleurs les fuites de méthane induites par l’exploitation du gaz.
L’ONG compte donc demander des amendements, afin de combler cette lacune.