L’avenir de l’exploration pétrolière en France continue de diviser le gouvernement. Le ministre de l’Énergie, Marc Ferracci, a pris position contre la proposition de son homologue des Outre-mer, Manuel Valls, qui souhaite rouvrir le débat sur l’interdiction de l’exploitation des hydrocarbures, notamment en Guyane. Cette initiative remettrait en cause la loi Hulot de 2017, qui a mis fin à la recherche et à l’exploitation pétrolière sur le territoire national.
Un débat relancé au Sénat
Manuel Valls a exprimé, lors d’une intervention au Sénat, sa volonté d’engager une discussion sur cette interdiction. Il justifie cette proposition par la dynamique observée dans les pays voisins de la Guyane, où le Guyana, le Suriname et le Brésil accélèrent leurs projets de prospection et d’exploitation pétrolière. Cette tendance régionale pourrait, selon lui, poser un risque de compétitivité pour la France et ses territoires ultramarins.
Une opposition ferme du gouvernement
Marc Ferracci a opposé une fin de non-recevoir à cette proposition, insistant sur la nécessité de préserver la cohérence des engagements internationaux de la France. Il a rappelé les investissements déjà engagés pour la décarbonation de l’économie et la transition vers des alternatives énergétiques. Selon lui, rouvrir la question de l’exploration pétrolière serait en contradiction avec les politiques actuelles de réduction des énergies fossiles.
Des alternatives économiques pour la Guyane
Face aux arguments liés au développement économique de la Guyane, le ministre de l’Énergie a suggéré d’autres voies de croissance. Il a cité l’accès aux ressources minières, notamment aurifères, et le développement du tourisme comme leviers de croissance pour le territoire. Ces solutions permettraient d’éviter de remettre en cause les engagements internationaux de la France tout en favorisant le développement local.
Un cadre international à respecter
Marc Ferracci a également souligné l’importance de la stabilité réglementaire, en rappelant que la France est l’un des pays leaders en matière d’énergies décarbonées, y compris dans les territoires ultramarins. Il a mis en avant l’accord de Paris comme cadre de référence, insistant sur la nécessité d’une approche cohérente face aux décisions d’autres États, comme les États-Unis, qui ont choisi de s’en éloigner récemment.
La proposition de Manuel Valls, bien que soulevant des enjeux stratégiques, se heurte donc à une ligne gouvernementale claire. L’exploration pétrolière en Guyane ne devrait pas être remise en question à court terme, la priorité restant la poursuite des efforts de défossilisation.