La France, l’Espagne et le Portugal se réuniront en octobre pour discuter des moyens d’accélérer les projets d’interconnexions électriques. Cette initiative fait suite à une coupure de courant massive survenue en avril, qui a souligné le manque de connexions de la péninsule Ibérique au reste du réseau européen.
Une coordination franco-ibérique à relancer
La ministre portugaise de l’Énergie, Maria da Graça Carvalho, a indiqué que la France avait demandé l’organisation d’une réunion tripartite après des échanges entre les trois pays et la Commission européenne. Elle a précisé que ces discussions devraient débuter au début du mois d’octobre.
La panne d’avril, qualifiée de sans précédent par les opérateurs de réseau, a exposé les limites d’un système électrique ibérique peu intégré. Selon plusieurs experts du secteur, l’impact de l’incident aurait pu être atténué par une meilleure capacité d’échange d’électricité avec d’autres États membres de l’Union européenne.
Le projet du golfe de Gascogne sous condition réglementaire
Le projet d’interconnexion sous-marine du golfe de Gascogne entre la France et l’Espagne bénéficie d’un soutien financier de 1,6 milliard d’euros ($1,88bn) octroyé par la Banque européenne d’investissement. Toutefois, une évaluation environnementale reste en attente, condition préalable indispensable au lancement du chantier.
En parallèle, les travaux de renforcement d’une interconnexion terrestre existante entre la France et l’Espagne doivent s’achever cette année. Deux autres projets via les Pyrénées sont à l’étude, mais selon le gestionnaire français Réseau de Transport d’Électricité (RTE), les bénéfices de ces liaisons se situeraient principalement hors du territoire français.
Objectifs européens loin d’être atteints
À ce jour, le Portugal et l’Espagne ne disposent que de 3 % de capacité d’interconnexion avec leurs voisins, bien en deçà de l’objectif fixé par l’Union européenne, qui prévoit 15 % d’ici 2030. Ce retard entrave la fluidité des échanges électriques, accroît les risques de déséquilibre du réseau et limite l’accès à un marché plus compétitif.
Les ministères espagnol et français de l’Énergie n’ont pas commenté les échanges en cours. L’analyse du Réseau européen des gestionnaires de réseau de transport d’électricité (ENTSO-E) sur les circonstances techniques ayant mené à la panne d’avril est attendue cette semaine.