Le gouvernement français a officiellement publié la cartographie des zones prioritaires pour le déploiement de l’éolien en mer, une énergie renouvelable essentielle pour atteindre 20% de la production électrique nationale d’ici 2050. Ce plan s’étend sur toutes les façades maritimes de l’Hexagone, soulignant l’engagement de la France envers la transition énergétique.
Objectifs de Production Ambitieux
Selon les documents officiels, l’objectif est de développer une capacité de 18 gigawatts (GW) d’ici 2035 et de 45 GW en 2050, comparativement aux 1,5 GW actuellement installés. Cette expansion significative témoigne de la volonté du gouvernement de positionner la France comme un leader dans le secteur des énergies renouvelables.
L’appel d’offres numéro 10 (AO10), prévu pour début 2025, représente une étape cruciale avec une capacité de 9,2 GW. Cet appel d’offres est environ 150% plus important que les précédents et six fois supérieur à la puissance des parcs éoliens déjà en service. L’AO10 est attendu avec impatience par la filière, car il devrait permettre d’atteindre l’objectif de 18 GW en service d’ici 2035.
Répartition Géographique des Projets
L’AO10 inclura plusieurs projets stratégiques : deux parcs d’environ 2 GW chacun dans la Manche, un projet de 2 GW en éoliennes flottantes en Bretagne nord-ouest, un autre de 1,2 GW dans le Golfe de Gascogne, et un dernier de 2 GW dans le Golfe du Lion. Cette répartition géographique vise à maximiser l’efficacité et à minimiser les impacts environnementaux.
Olga Givernet, ministre déléguée à l’Énergie, a déclaré : « L’éolien en mer est une pièce maîtresse de notre stratégie énergétique, qui devra apporter 20% de notre production électrique en 2050. » Elle a également souligné que les zones identifiées faciliteront le lancement des appels d’offres et offriront une visibilité précieuse pour l’industrie des énergies renouvelables.
Débat Public et Consultation
Cette cartographie a été élaborée à l’issue d’un débat public intitulé « La mer en débat », qui s’est tenu simultanément sur les quatre façades maritimes entre le 20 novembre 2023 et le 26 avril 2024. Le ministère a reçu plus de 20 000 contributions écrites, reflétant un large consensus sur la nécessité de développer l’éolien en mer tout en respectant les activités de pêche, le transport maritime, les paysages et la biodiversité des territoires côtiers.
Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, a expliqué que ce travail visait à « préciser les zones propices à l’éolien en mer, afin de concilier production énergétique décarbonée, activités de pêche et de transport, et respect des paysages et de la biodiversité des territoires côtiers et de la mer. »
Réactions du Secteur et des Organisations
Le Syndicat des énergies renouvelables (SER) a salué la décision du gouvernement, affirmant que « l’éolien en mer, énergie compétitive et renouvelable, devient un pilier majeur de la transition énergétique. » Le SER a également rappelé que cette technologie représente actuellement plus de 8 300 emplois en France et devrait en créer plus de 20 000 d’ici 2035.
La Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) s’est toutefois exprimée avec inquiétude, soulignant une « insuffisante prise en compte des impacts écologiques potentiels » sur les aires marines protégées. Allain Bougrain Dubourg, porte-parole de la LPO, a déclaré que « les énergies renouvelables, dont l’éolien en mer, font partie du bouquet de solutions pour notre impérative transition énergétique, mais leur déploiement ne peut se faire à la hâte au détriment de la biodiversité. »
État Actuel des Projets
À ce jour, trois parcs éoliens en mer sont opérationnels en France, trois sont en construction, deux ont été attribués, et quatre procédures sont en cours, selon le ministère. Ces développements témoignent de l’accélération du déploiement de l’éolien offshore, soutenu par des politiques publiques favorables et une demande croissante en énergie renouvelable.