Les ministres de la Transition écologique française, Agnès Pannier-Runacher, et de la Politique climatique et de la Croissance verte néerlandaise, Sophie Hermans, ont officialisé un accord de coopération bilatérale dans le domaine de l’énergie nucléaire. Cet engagement politique marque une étape significative dans la relance de l’atome en France et aux Pays-Bas.
Selon le texte consulté par l’AFP, les deux ministres ont exprimé leur intention d’établir une coopération stratégique couvrant divers aspects de l’énergie nucléaire. Ce partenariat vise à approfondir la collaboration énergétique entre les deux nations, faisant suite à un premier accord signé le 12 avril 2023.
Le cabinet d’Agnès Pannier-Runacher a précisé que cet accord, signé en marge du conseil Environnement de l’Union européenne au Luxembourg, ne constitue pas un accord juridiquement contraignant. Il s’agit plutôt d’un engagement politique visant à travailler ensemble sur tous les domaines liés à l’énergie nucléaire.
Coopération étendue dans le nucléaire
« Nous partageons la conviction que cette énergie est indispensable pour renforcer notre sécurité énergétique et réduire nos émissions de carbone pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 », a déclaré Mme Pannier-Runacher sur X. Cette déclaration souligne l’importance accordée à l’énergie nucléaire dans la stratégie de décarbonation des deux pays.
Le cabinet a détaillé que la coopération couvrira les agences de sûreté, la recherche et développement, la gestion des déchets nucléaires, la fin de vie des anciennes centrales, l’approvisionnement en combustible nucléaire, ainsi que la formation et le développement des ressources humaines. « Il va falloir former énormément d’experts, de techniciens et d’ingénieurs pour construire ces nouveaux réacteurs non seulement en France, aux Pays-Bas, mais en Europe de façon générale », a-t-il ajouté.
Impact sur le secteur nucléaire européen
Cet accord vise à renforcer l’alliance européenne du nucléaire, une initiative impulsée par Agnès Pannier-Runacher lorsqu’elle était ministre de la Transition énergétique. La France, qui compte 56 réacteurs nucléaires pour une population de 68 millions d’habitants, se positionne comme le leader européen dans la relance de l’énergie nucléaire.
EDF, l’électricien national français, est appelé à construire jusqu’à 14 réacteurs EPR2 en France et explore la possibilité d’en construire de nouveaux dans plusieurs pays européens. Une étude de faisabilité a déjà été menée aux Pays-Bas, démontrant l’engagement des deux pays à développer leur capacité nucléaire.
Le groupe européen du nucléaire, composé de 12 pays, prévoit de se réunir prochainement pour discuter des prochaines étapes de cette coopération. « Ce genre de texte va créer des relations de travail entre les deux pays », a expliqué le cabinet, soulignant que cet accord n’est pas de nature commerciale mais vise à établir une collaboration solide et durable.