La France et la Belgique ont annoncé le doublement de leur capacité d’échange d’électricité sur leurs lignes à très haute tension frontalières, un projet vieux de près de 10 ans et précieux pour passer un hiver où la France devrait manquer de courant.
Créée en 1974, cette interconnexion frontalière, qui court sur 43 km, entre Avelgem (Belgique) et Avelin, en France (Nord), pourra alimenter 6 millions de foyers et sera d’”une plus grande solidarité électrique franco-belge, dès cet hiver”, selon les gestionnaires des réseaux de transport d’électricité pour la
France, RTE, et la Belgique, Elia.
Ils inauguraient, au pied des lignes à Tournai (Belgique), le renforcement de cette interconnexion électrique dont la puissance a été doublée, de 3 GW à 6 GW.
Ce projet initié dès 2011 “contribue également aux objectifs européens de décarbonation en facilitant l’intégration du renouvelable”, notamment en provenance de l’éolien de la mer du Nord, a souligné Chris Peeters, directeur général d’Elia.
En raison d’un manque de disponibilité de son parc nucléaire, “cet hiver, la France va être très largement importatrice de l’électricité” de ses voisins européens, a expliqué Xavier Piechaczyk, président du directoire de RTE.
Pour la première fois depuis 42 ans, la France sera importatrice nette d’électricité cette année en provenance de ses voisins belges, mais aussi allemands, espagnols, et britanniques, en raison d’un niveau de production d’électricité nucléaire au plus bas, qui fait redouter de possibles pénuries de courant, notamment en janvier.
“On cherche à s’entraider mutuellement”, a assuré Chris Peeters, chez Elia, rappelant qu’en 2018 la Belgique avait bénéficié de l’électricité envoyée par la France lorsque son pays avait lui-même été confronté à des problèmes dans son parc nucléaire, juste avant l’hiver.
La France dispose d’une cinquantaine d’interconnexions à ses frontières comme celle d’Avelgem-Avelin, mise en service dans sa nouvelle configuration il y a quelques semaines.
L’interconnexion, dont les travaux ont coûté au total 90 millions d’euros à parts égales entre les deux gestionnaires, intègre des câbles haute performance permettant de transporter plus d’électricité, sans avoir à construire de nouvelles lignes.