La France affiche en 2024 un bilan énergétique exceptionnel, se positionnant comme un leader européen des exportations d’électricité. Cette performance repose sur une production nationale en forte hausse, appuyée par des conditions favorables dans plusieurs segments du mix énergétique.
Une production énergétique en forte progression
Le parc nucléaire français, après des années d’entretien et de modernisation, a retrouvé une disponibilité importante. Avec une capacité prévue de 50 gigawatts (GW) en janvier 2025, les centrales nucléaires ont renforcé leur contribution au réseau électrique, permettant de répondre à la demande nationale tout en alimentant les exportations.
De son côté, la production hydroélectrique a atteint un pic impressionnant de 62 térawattheures (TWh) à fin octobre 2024, soit une hausse de 40 % par rapport à l’année précédente. Ce résultat est attribué à des précipitations abondantes et à une gestion optimisée des stocks d’eau.
Les réserves de gaz naturel, remplies avant l’hiver, assurent également une flexibilité thermique indispensable pour équilibrer la demande de pointe et soutenir les échanges commerciaux avec les pays voisins.
Une consommation nationale en recul
En parallèle, la consommation d’électricité en France continue de diminuer. En 2024, elle a baissé de 6 % par rapport à la moyenne des cinq années précédant la pandémie de COVID-19.
Cette baisse est le résultat des efforts de sobriété énergétique adoptés par les ménages et les entreprises, mais aussi des investissements dans des équipements plus efficaces en énergie. La modernisation des infrastructures et l’adoption de nouvelles technologies participent également à cette diminution de la demande intérieure.
La France, leader européen des exportations
En 2023, la France s’était déjà imposée comme le premier exportateur net d’électricité en Europe avec un solde de 50,1 TWh. En 2024, cette tendance se confirme avec une augmentation des exportations nettes, atteignant 42 TWh au premier semestre, contre 13 TWh sur la même période en 2023.
Les voisins européens, notamment l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne, ont largement importé de l’électricité française pour pallier leurs propres limites de production. Cette dépendance croissante reflète les difficultés rencontrées par certains pays à maintenir une production stable à partir d’énergies fossiles ou intermittentes.
Des enjeux stratégiques à surveiller
Cette dynamique offre des opportunités, mais aussi des défis pour le secteur énergétique français. D’un côté, les exportations renforcent la compétitivité énergétique de la France et contribuent à limiter la volatilité des prix pour les consommateurs industriels.
D’un autre côté, une dépendance excessive des voisins européens aux exportations françaises pourrait devenir problématique en cas d’aléas climatiques ou techniques affectant la production nationale. La diversification des sources et une planification rigoureuse seront essentielles pour garantir la résilience du système électrique à long terme.