La France est en retard sur ses objectifs pour l’éolien et ses aspirations paraissent même compromises en l’état actuel en ce qui concerne les parcs en mer, selon un rapport publié lundi par la Cour des Comptes. La juridiction pointe du doigt des « objectifs ambitieux », mais « non atteints » en matière de développement de la production d’électricité d’origine éolienne, politique énergétique dont elle a analysé les « conditions de mise en oeuvre » et les « résultats » depuis 2017.
La France s’est fixé des objectifs ambitieux en matière d’énergie éolienne dans le cadre de sa transition vers des sources d’énergie plus propres. Cependant, un rapport alarmant de la Cour des Comptes met en lumière le retard considérable dans la réalisation de ces objectifs. Ce retard soulève des questions sur la capacité du pays à respecter ses engagements en matière de développement de l’énergie éolienne, en particulier en ce qui concerne les parcs éoliens en mer.
Les obstacles au développement de l’éolien en France
Dans son rapport, la Cour des Comptes (CDC) prend en compte « certaines réponses » apportées par la loi d’accélération des énergies renouvelables promulguée en mars dernier, qui « cherche à remédier » à ces obstacles et qui « fait de la simplification des procédures une priorité ». Pour la CDC, la difficulté de la France à atteindre ses objectifs « a pour cause principale les obstacles qui entravent le développement de l’éolien ».
L’un des principaux obstacles identifiés par la Cour est la réglementation. La France souffre de contraintes réglementaires qui limitent le foncier disponible pour les projets éoliens à seulement 20% du territoire. De plus, les délais moyens pour obtenir une autorisation de construction pour les parcs éoliens sont de sept ans sur terre et de dix ans en mer, soit parfois près du double des pays voisins.
La Cour des Comptes souligne que malgré les efforts pour simplifier les procédures grâce à la loi AER, les « zones d’accélération » mises en place ne garantissent pas toujours la cohérence avec les objectifs de la Programmation pluriannuelle de l’énergie.
Les défis de l’éolien maritime en France
L’un des domaines les plus préoccupants concerne l’énergie éolienne en mer. La CDC recommande à l’État de « structurer la maîtrise d’ouvrage et le pilotage du déploiement des parcs éoliens en mer ». La procédure actuelle est décrite comme « peu agile » et fait intervenir les administrations centrales de façon séquentielle, ce qui ralentit considérablement le processus de développement.
La France s’est fixé des objectifs ambitieux pour les parcs éoliens en mer, avec la volonté de développer 50 parcs d’ici 2050. Cependant, le rapport de la Cour des Comptes souligne que la procédure actuelle ne saurait répondre à ce défi.
À la fin de l’année 2022, la France avait développé des capacités éoliennes représentant 20,9 GW, soit seulement 80% de l’objectif fixé dans la dernière PPE. Il est donc nécessaire d’accélérer considérablement les efforts pour combler ce retard.
Analyse finale
Le rapport de la Cour des Comptes met en lumière les défis auxquels la France est confrontée pour atteindre ses objectifs ambitieux en matière d’énergie éolienne. Les obstacles réglementaires et les délais de construction pour les parcs éoliens sont des facteurs majeurs qui entravent le développement de cette source d’énergie renouvelable.
L’éolien en mer représente également un défi considérable, avec la nécessité de structurer la maîtrise d’ouvrage et le pilotage du déploiement des parcs éoliens en mer de manière plus efficace. Il est impératif de simplifier les procédures pour accélérer le développement de l’énergie éolienne en France.
La France devra faire face à ces défis pour atteindre ses objectifs éoliens, et cela nécessitera des actions concertées et une simplification des procédures. Le rapport de la Cour des Comptes souligne l’importance de surmonter ces obstacles pour assurer un avenir énergétique plus durable.