La ministre française de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a exprimé son souhait de voir se développer une coopération plus forte entre la Chine et l’Union européenne (UE) dans la lutte contre le changement climatique. Lors de la conférence ChangeNow à Paris le 24 avril, elle a souligné la nécessité d’une déclaration commune entre ces deux entités, en réponse au retrait des États-Unis de la scène diplomatique climatique. « Je porte l’ambition qu’on puisse avoir une déclaration commune UE-Chine car je pense qu’aujourd’hui l’UE comme la Chine portent une réelle ambition en matière climatique », a-t-elle déclaré.
Cette initiative s’inscrit dans un contexte particulier, où la Chine et l’UE sont appelées à compenser l’absence de Washington sur le front climatique. Le 23 avril, le président chinois Xi Jinping a réaffirmé que la Chine poursuivra ses efforts pour lutter contre le réchauffement climatique, en dépit de la décision des États-Unis de se retirer de l’accord de Paris, sous la présidence de Donald Trump.
Un front commun avant la COP30
La ministre française a également évoqué l’exemple de la déclaration conjointe signée par les États-Unis et la Chine lors du sommet de Sunnyland en novembre 2023. Ce document avait posé les bases d’un accord important avant la COP28 à Dubaï, sur l’abandon progressif des énergies fossiles. Agnès Pannier-Runacher espère qu’une démarche similaire pourra être adoptée par l’UE et la Chine, afin de maintenir une pression multilatérale pour des actions concrètes sur le climat. Un sommet UE-Chine consacré aux enjeux climatiques est prévu pour le mois de juillet 2025.
Des divisions européennes sur les objectifs climatiques
Toutefois, la France pourrait se heurter à des divergences au sein de l’UE. Les 27 États membres peinent à s’entendre sur des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre pour 2035, et certains pays, comme l’Italie, militent pour des réductions moins ambitieuses que celles proposées par la Commission européenne, qui vise 90% de réduction d’ici 2040 par rapport aux niveaux de 1990. La France n’a pas encore dévoilé sa position sur ce sujet.
Dans ce contexte, le défi pour la France est de parvenir à aligner les différentes volontés des États membres tout en renforçant la coopération avec la Chine, dans un cadre plus vaste de lutte contre le changement climatique.