La France a atteint un niveau historique d’exportations d’électricité en 2024, avec un total de 101,3 térawattheures (TWh) exportés, générant 5 milliards d’euros de recettes. Ce montant représente une progression significative par rapport aux années précédentes, où les revenus oscillaient entre 1 et 3 milliards d’euros. La hausse des volumes a largement compensé la baisse des prix sur les marchés de gros, selon les données publiées par Réseau de Transport d’Électricité (RTE), filiale d’Électricité de France (EDF).
Une reprise forte après 2022
Ce record intervient seulement deux ans après 2022, une année marquée par une situation inédite depuis 1980 où la France était devenue importatrice nette d’électricité. La baisse de production avait alors été causée par des problèmes techniques dans le parc nucléaire, notamment la corrosion sous contrainte affectant plusieurs réacteurs. En 2024, la situation s’est normalisée avec une production plus stable, soutenue par un parc nucléaire pleinement opérationnel et une forte disponibilité des sources d’électricité bas carbone.
Les principaux importateurs d’électricité française
L’Italie s’est imposée comme le premier acheteur d’électricité française, représentant 32 % des exportations, suivie par l’Allemagne (18 %) et la Belgique (15 %). Ces échanges s’inscrivent dans un contexte européen marqué par une production excédentaire en France et une demande soutenue chez certains voisins. Par ailleurs, les périodes d’importation sont restées limitées et ont principalement bénéficié d’une électricité bas carbone peu coûteuse provenant d’autres pays européens.
Une baisse continue des prix sur les marchés
Le marché spot de l’électricité en France a enregistré une moyenne annuelle de 58 euros par mégawattheure (€/MWh) en 2024, contre 97 €/MWh en 2023 et 276 €/MWh en 2022, période marquée par la crise énergétique. Cette baisse des prix s’explique par une offre abondante d’électricité à faible coût et une consommation toujours en retrait. Malgré cette diminution, la France a pu dégager des revenus record grâce à ses exportations soutenues.
Un impact relatif sur la balance énergétique
Si ces 5 milliards d’euros de recettes constituent une performance notable, RTE rappelle que ce montant reste faible en comparaison du coût des importations de combustibles fossiles, qui ont atteint plus de 64 milliards d’euros en 2024. La part des énergies fossiles représente encore près des deux tiers de la consommation énergétique française, bien que les objectifs nationaux visent à la réduire à 42 % d’ici 2030 et 30 % en 2035.