La France a marqué une avancée majeure sur le marché européen de l’énergie en 2024 avec des exportations nettes d’électricité atteignant 89 térawatt-heures (TWh). Ce chiffre, partagé par Thomas Veyrenc, directeur général Économie, Stratégie et Finances de RTE, dépasse de loin le précédent record de 2002, établissant la France comme un acteur énergétique clé en Europe.
Production nucléaire en nette amélioration
La production nucléaire a joué un rôle prépondérant dans ce succès. Après une période de baisse historique à 279 TWh en 2022, EDF (Électricité de France) a progressivement rétabli ses capacités, atteignant entre 358 et 364 TWh en 2024. Ce rebond a été soutenu par la mise en service de l’EPR de Flamanville en décembre, permettant à la France de renforcer son offre énergétique sur le marché.
Le rôle des énergies renouvelables
Outre le nucléaire, les énergies renouvelables ont contribué à cette dynamique. Une production hydraulique exceptionnelle, accompagnée de l’expansion continue de l’éolien et du solaire, a permis de diversifier les sources d’approvisionnement et de répondre efficacement à la demande régionale.
Exportations vers des marchés européens stratégiques
Les principaux partenaires commerciaux ont bénéficié de ces exportations massives. L’Allemagne et la Belgique ont enregistré un solde positif de 27,2 TWh, suivis de l’Italie (22,3 TWh), du Royaume-Uni (21 TWh), de la Suisse (16,7 TWh) et, dans une moindre mesure, de l’Espagne (2,8 TWh). Ces flux transfrontaliers témoignent de la compétitivité française sur le marché énergétique européen.
Des défis de consommation interne
Cependant, ces performances à l’export soulignent également une faiblesse structurelle : la consommation intérieure d’électricité reste à des niveaux bas. Les transferts énergétiques nécessaires pour substituer les combustibles fossiles par des solutions électriques progressent lentement, entravant les objectifs de décarbonation à long terme.
Avec une consommation domestique stagnante et une capacité d’export croissante, la France devra équilibrer ses priorités pour maintenir sa position sur le marché tout en répondant aux enjeux de transition énergétique.