Le 15 mars 2025, le gouvernement français a promulgué un décret autorisant l’utilisation des eaux usées traitées dans les installations industrielles et nucléaires. Cette initiative vise à diminuer la dépendance aux ressources en eau potable en favorisant des alternatives pour certains usages domestiques et industriels.
Extension aux secteurs industriels et nucléaires
Le décret permet désormais l’utilisation d’eaux impropres à la consommation humaine pour des usages domestiques spécifiques, tels que le lavage du linge, le nettoyage des sols intérieurs, l’évacuation des excreta, l’alimentation de fontaines décoratives, le nettoyage des surfaces extérieures, ainsi que l’arrosage des jardins potagers et des espaces verts. Cette mesure s’applique aux installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) et aux installations nucléaires de base, incluant les réacteurs, les installations liées au combustible nucléaire et le stockage de matières radioactives.
Objectifs du Plan Eau
Cette démarche s’inscrit dans le cadre du Plan Eau annoncé en mars 2023 par le Président Emmanuel Macron, qui vise à réutiliser 10 % des eaux usées d’ici 2030. L’objectif est de favoriser la sobriété hydrique des installations industrielles et nucléaires en préservant les ressources en eau potable et en réduisant les prélèvements sur le milieu naturel.
Comparaison internationale
Actuellement, la France n’exploite que 1 % de son potentiel de réutilisation des eaux usées traitées (REUT), tandis qu’Israël en utilise 80 %, l’Espagne 14 % et l’Italie 10 %. Cette initiative pourrait donc positionner la France comme un acteur plus engagé dans la gestion durable de l’eau.
Encadrement réglementaire
Un arrêté publié le même jour précise les critères de qualité et les conditions techniques à respecter pour l’utilisation de ces eaux dans les ICPE et les installations nucléaires. Ce cadre réglementaire assure que la réutilisation des eaux usées traitées se fasse dans le respect des normes sanitaires et environnementales.
Implications pour les secteurs concernés
Les industries et les sites nucléaires devront adapter leurs infrastructures pour intégrer ces nouvelles sources d’eau non potable. Cela pourrait entraîner des investissements dans des systèmes de traitement et de distribution adaptés, mais également offrir des opportunités de réduction des coûts liés à l’approvisionnement en eau potable.
Cette initiative reflète une volonté accrue de la France de moderniser sa gestion des ressources en eau, en alignement avec les pratiques internationales et les impératifs environnementaux actuels.