La production d’électricité en France a connu un rebond remarquable en 2024, atteignant un total de 536,5 térawattheures (TWh), un niveau inédit depuis cinq ans. Ce résultat repose sur une performance combinée du secteur nucléaire et des énergies renouvelables, qui permettent à la France d’afficher un bilan énergétique parmi les plus décarbonés au monde.
Le nucléaire demeure le pilier de la production française, représentant 67,41 % du mix électrique avec 361,7 TWh. Après les difficultés liées à des problèmes de corrosion en 2022, la filière a retrouvé son efficacité, marquant une augmentation significative par rapport aux niveaux de production précédents. Cette reprise rapide a contribué de manière majeure à la stabilité du système énergétique national.
Un essor remarquable des énergies renouvelables
En parallèle, les énergies renouvelables ont atteint une part record de 27,6 %, soit une production totale de 148 TWh. L’hydroélectricité a joué un rôle clé, enregistrant sa meilleure performance depuis 2013 grâce à une pluviométrie exceptionnelle. L’éolien, avec 46,6 TWh, et le solaire, avec 23,3 TWh, ont également vu leur contribution augmenter de manière significative, témoignant de la croissance rapide de ces filières.
Les chiffres révèlent une tendance encourageante : les énergies nucléaire et renouvelables ne s’opposent pas mais se complètent, comme le souligne Thomas Veyrenc, directeur général de RTE (Réseau de Transport d’Électricité). Ce modèle combiné offre à la France un levier stratégique pour atteindre ses objectifs climatiques.
La chute historique des énergies fossiles
À l’inverse, la production d’électricité à partir d’énergies fossiles a atteint son niveau le plus bas depuis les années 1950, avec seulement 19,9 TWh en 2024. Le charbon, responsable d’importantes émissions de gaz à effet de serre, n’a généré que 0,7 TWh, tandis que le fioul et le gaz ont respectivement produit 1,8 TWh et 17,4 TWh. Cette réduction s’inscrit dans une stratégie visant à fermer les dernières centrales à charbon d’ici 2027.
L’intensité carbone de l’électricité française s’établit désormais à 21,3 grammes de CO2 par kilowattheure, faisant de la France l’un des pays les moins polluants en matière de production électrique. Cette performance souligne la capacité du pays à réduire son empreinte carbone tout en augmentant la production énergétique.
Les défis à venir
Bien que la quasi-totalité de l’électricité produite en France soit désormais bas carbone, le défi majeur reste l’électrification des secteurs fortement dépendants des énergies fossiles, comme les transports, l’industrie et le bâtiment. Actuellement, ces secteurs reposent encore à 60 % sur des combustibles fossiles importés.
Pour répondre à ces enjeux, la France devra investir dans des infrastructures adaptées, développer davantage les énergies renouvelables et accélérer la conversion vers des technologies électriques. Ces étapes seront essentielles pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.