Le gouvernement a annoncé vendredi deux mesures supplémentaires pour accélérer la production de biogaz en France, dont une revalorisation du tarif d’achat face à l’inflation.
À fin juin, 442 installations, en majorité des méthaniseurs agricoles, injectaient dans les réseaux de gaz naturel du méthane renouvelable, issu de la fermentation de matières organiques (déchets alimentaires, lisiers, cultures dédiées…).
Leur capacité de production totale est de 7,6 térawattheures (TWh) par an, soit +18% par rapport à fin 2021, a indiqué vendredi le ministère de la Transition énergétique. Mais la France veut porter la part des renouvelables à au moins 10% de sa consommation de gaz à l’horizon 2030, contre environ 2% aujourd’hui.
Pour y parvenir, une mesure réglementaire a été annoncée vendredi, instaurant une revalorisation du tarif d’achat du biométhane pour tenir compte de l’inflation.
Cette mesure vise à absorber la forte augmentation des coûts de construction des nouvelles installations pour en préserver l’équilibre économique, avec une indexation sur l’inflation observée au moment de la signature du contrat d’achat, explique le ministère dans un communiqué.
Autre mesure, demandée par le secteur, un allongement du délai de mise en service des projets, dont les procédures sont achevées mais dont la construction a pris du retard. Ce décret vise à relancer certains projets actuellement arrêtés, en leur accordant un allongement du délai de mise en service pouvant aller jusqu’à 18 mois.
“Le déploiement accéléré et encadré des gaz renouvelables sera clé pour atteindre nos objectifs climatiques et de souveraineté énergétique”, a commenté la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher.
“Tout doit être mis en oeuvre pour développer massivement les énergies renouvelables, piliers de notre stratégie aux côtés de la sobriété et de l’efficacité énergétique, et de la relance du nucléaire”, a-t-elle ajouté, reprenant les éléments détaillés la veille par Emmanuel Macron à Saint-Nazaire à l’occasion d’une visite sur le tout premier parc éolien offshore de France.
En particulier, un projet de loi visant à accélérer le solaire et l’éolien doit être présenté lundi en conseil des ministres. Il prévoit par exemple de planifier le déploiement des futurs fermes éoliennes en mer ou de resserrer les calendriers des procédures. Un amendement doit y être ultérieurement ajouté, destiné à favoriser l’essor de l’agrivoltaïsme, l’installation de panneaux solaires sur des terrains agricoles.