La Française de l’Énergie (FDE) a racheté 94 % de l’entreprise Cryopur. Cette dernière est spécialisée dans le Biogaz, sa liquéfaction et dans le Bio-CO2. Cela renforce donc la position du groupe dans les solutions de production d’énergie limitant les émissions carbones.
Une acquisition importante
Cryopur a été créé en 2015 par Denis Clodic, ancien directeur du Centre énergétique et procédés de Mines ParisTech. Il est en outre lauréat du Prix Nobel de la paix en 2007 pour ses contributions au sein de l’Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC).
La firme française capitalise sur 35 années de recherche et développement. De plus, elle a été ambassadrice de la French Tech lors de la COP21. Ainsi, Cryopur a développé une technologie de rupture brevetée qui épure le biogaz en Bio-CO2 et en Biométhane, avant de le liquéfier pour sa valorisation. Ce bio-CO2 peut donc être valorisé en circuits courts. Cela profiterait à l’ensemble de la chaîne de valeur, y compris aux acteurs de l’industrie alimentaire. Le Bio-GNL est vendu à des consommateurs à la place d’énergie fossile.
Une entreprise innovante dans le biogaz
La technologie de Cryopur repose sur un système de cryogénisation associé à un système de cascade de réfrigération intégrée. Ces dernières permettent de séparer les différents composants des gaz et les liquéfier. Ces procédés reposent sur 7 grandes familles de brevets internationaux.
Ainsi, le Bio-GNL et le Bio-CO2 obtenus répondent aux besoins de tous les types d’applications. En outre, les processus inventés par Cryopur, associant épuration et liquéfaction, présentent un avantage décisif, principalement en termes de coût énergétique. Ainsi, Croypur a un avantage unique. Surtout en comparaison aux techniques d’épuration de biogaz sans liquéfaction, tels que les procédés à membranes.
Cette technologie permet à de nombreux acteurs, comme les agriculteurs, les coopératives ou les industriels, de valoriser le potentiel énergétique de leurs produits. Cela s’applique aussi à leurs déchets et leur permet de réduire leurs émissions de CO2.
Pour que ce procédé soit mis en œuvre il a fallu investir 30 millions d’euros. Cette technologie sert déjà sur deux sites de production de biogaz, en Angleterre et en Norvège. Des agriculteurs et acteurs industriels de premier plan opèrent ces sites. Ces sites ont une production annuelle de 5 000 tonnes de Bio-GNL et de 5 000 tonnes de Bio-CO2.
De nouvelles possibilités pour la FDE
Auparavant, la FDE se limitait à la réduction des émissions de CO2 via le captage et la valorisation du gaz de mine. Désormais, le groupe intègre l’épuration et la liquéfaction de tous les types de gaz (y compris le biogaz). Cette acquisition de Cryopur permettra de maximiser la valorisation des importantes réserves de gaz de FDE. De surcroît, cela permettra à FDE de renforcer son positionnement sur les marchés stratégiques du biogaz et du CO2.
La FDE peut alors compter sur son savoir-faire et son expérience. Ainsi, elle sera en mesure d’améliorer et de développer les procédés inventés par Cryopur. Pour ce faire, la FDE entend appliquer son modèle d’opérateur développé en France et en Belgique.
Un nouveau géant européen du biogaz ?
L’objectif est de profiter de ces synergies pour créer un acteur européen de premier plan. Cet acteur sera présent dans la production d’énergie à partir de gaz de récupération ou renouvelable. Selon la FDE il y aurait des dizaines de milliers de sites où transformer les gaz renouvelables ou de récupération.
Ces derniers serviraient à fabriquer du biogaz et/ou du bio-CO2. La technologie de Cryopur présente ainsi un potentiel énorme. Notamment du fait que 0,1 % des sites recensés valorisent ces ressources sous formes de Bio-GNL et/ou BIO-CO2.
Le portefeuille de projets en cours de finalisation est déjà très solide avec 7 nouveaux sites européens actuellement en discussion. Ces sites représentent un montant de contrats anticipés de plus de 35 millions d’euros. Ce qui permettrait à la FDE de devenir un des leaders européens de la production de Bio-GNL et de Bio-CO2.
Au titre de 2021, Cryopur a réalisé un chiffre d’affaires s’élevant à €4,9 millions. Le coût de l’acquisition est de 2,5 millions d’euros, avec un possible complément de rémunération de 3 millions d’euros sous certaines conditions. La trésorerie disponible du groupe finance l’acquisition. Elle conserve une forte capacité de financement afin de poursuivre ses projets de développement dont ceux de sa nouvelle filiale, Cryopur.