Le marché mondial de l’éolien s’apprête à franchir un cap historique avec 170 GW de nouvelles capacités attendues en 2025, un record jamais atteint par le secteur. Cette dynamique devrait permettre d’ajouter un deuxième térawatt (TW) d’ici 2030, seulement sept ans après avoir atteint le premier en 2023, contre vingt-trois ans pour le précédent palier.
La Chine concentre l’essentiel de la croissance mondiale
Le moteur principal de cette expansion reste la République populaire de Chine, où l’éolien terrestre connaît une accélération soutenue, notamment grâce à la demande des centres de données et des besoins en électrification. Le marché chinois à lui seul pèse sur les prévisions mondiales, représentant la majorité des nouvelles installations et dopant les performances globales du secteur.
Selon les dernières projections, la capacité éolienne mondiale devrait doubler par rapport à son niveau de 2024 d’ici 2032. Hors Chine, l’objectif du térawatt installé serait atteint en 2031, avec un doublement de la capacité mondiale prévu pour 2034. Malgré cela, les analystes relèvent une forte instabilité réglementaire dans plusieurs pays, notamment les États-Unis, qui freine l’élan du marché.
Les États-Unis amorcent une phase de réajustement
L’adoption de la loi One Big Beautiful Bill Act en juillet 2025 provoque un bouleversement du paysage éolien américain. La fin programmée des crédits d’impôt en 2027 pousse les développeurs à accélérer leurs projets, entraînant un pic d’activité à court terme. Toutefois, cette dynamique devrait se tasser, et les États-Unis pourraient céder leur place à l’Inde et à l’Allemagne en termes de nouvelles capacités sur dix ans.
Ce contexte force les entreprises à reconsidérer la rentabilité de leurs projets sur la base de paramètres fondamentaux comme la croissance de la demande électrique ou la concurrence entre technologies. La restructuration en cours pourrait ainsi modifier durablement la hiérarchie des marchés éoliens mondiaux.
L’éolien terrestre reste stable, l’offshore affronte des vents contraires
En dehors des États-Unis et de la Chine, le marché éolien montre des signes de résilience. Les projets terrestres progressent en Europe, dans la région Asie-Pacifique ainsi que dans plusieurs marchés émergents, portés par des appels d’offres réguliers et des carnets de commandes robustes. Cependant, le ralentissement des projets liés à l’hydrogène vert pèse sur les perspectives globales de développement.
Le segment offshore, quant à lui, traverse une phase difficile. Les échecs répétés lors des appels d’offres et la hausse des coûts freinent les avancées. En Chine, des conflits liés à l’usage maritime bloquent certains projets déjà en construction. En Europe, les gouvernements font face à une pression croissante pour adapter les conditions contractuelles et maintenir l’attractivité du secteur.