La directive CSRD : un frein bureaucratique, selon BNP Paribas

Jean-Laurent Bonnafé, directeur général de BNP Paribas, critique la directive européenne CSRD, la qualifiant de "délire bureaucratique". Cette réglementation impose des obligations extra-financières aux entreprises, soulevant des enjeux pour la politique énergétique européenne.

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Jean-Laurent Bonnafé, directeur général de BNP Paribas, a exprimé son scepticisme à l’égard de la directive européenne sur le reporting de durabilité, connue sous le sigle CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive). Lors d’un colloque organisé par l’Association Française des Trésoriers d’Entreprises (AFTE), il a dénoncé ce qu’il considère comme une surcharge administrative imposée aux entreprises européennes.

La CSRD, qui entrera en vigueur en 2025 pour les plus grandes entreprises, étendra progressivement ses exigences aux entreprises de taille intermédiaire en 2026, puis aux PME cotées dès 2027. Elle impose aux entreprises de publier des informations détaillées sur leurs impacts environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), tout en évaluant comment ces enjeux influencent leurs activités économiques, selon le principe de « double matérialité ».

Une surcharge administrative critiquée

Pour M. Bonnafé, cette directive reflète une approche trop rigide de la réglementation européenne, qu’il qualifie de « délire bureaucratique ». Il estime que ces nouvelles obligations pourraient conduire à des malentendus juridiques, augmentant les risques de litiges pour les entreprises. Selon lui, ces mécanismes n’apportent pas une réponse concrète aux enjeux industriels et technologiques.

« Il suffit d’apprendre, il faut accepter d’apprendre », a-t-il souligné, tout en indiquant que l’Europe devrait repenser son approche pour éviter de freiner les entreprises par des exigences trop lourdes.

Un retard face à la Chine

M. Bonnafé a également mis en lumière le retard européen face à la Chine dans plusieurs domaines stratégiques, tels que les batteries, les panneaux solaires et l’énergie éolienne. Il a rappelé que la Chine a adopté une approche plus « programmatique » et rapide dans ces secteurs, laissant l’Europe à la traîne.

Selon lui, l’Europe doit se concentrer sur des solutions pratiques et industrielles plutôt que sur une multiplication des règles. Il a critiqué la tendance des institutions européennes à vouloir « éclairer le monde » sans s’assurer de la viabilité industrielle des textes adoptés.

Une directive aux implications pour la politique énergétique

La CSRD introduit des exigences similaires à celles des rapports financiers, mais avec un accent marqué sur la durabilité. Les entreprises devront détailler leurs impacts et faire auditer ces données. Toutefois, M. Bonnafé redoute que cette complexité accrue ne décourage les entreprises et n’entrave leur compétitivité.

Cette situation soulève également des questions pour la politique énergétique européenne. Alors que les ambitions climatiques de l’Union européenne reposent sur un développement accéléré des énergies renouvelables, une telle réglementation pourrait freiner les investissements nécessaires dans des secteurs clés.

Pour les experts, la directive CSRD marque un pas important vers une harmonisation des normes de durabilité, mais sa mise en œuvre nécessite un équilibre afin de ne pas compromettre les objectifs de transition énergétique.

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