La demande mondiale de pétrole devrait connaître une croissance notable en 2025, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Dans son dernier rapport, l’organisation estime que la consommation augmentera de 1,1 mb/j pour atteindre près de 104 mb/j. Cette projection est cependant plus prudente que celle de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et de ses alliés (OPEP+), qui prévoit une demande atteignant 105 mb/j.
Les pays hors OCDE, moteur de la croissance
L’essentiel de cette hausse proviendrait des économies hors OCDE, qui enregistreraient une croissance de 2 % sur un an. L’Inde, suivie de la Chine, constitue les principaux moteurs de cette tendance, alors que les pays membres de l’OCDE devraient voir leur demande reprendre un déclin structurel après une légère hausse en 2024.
Le rebond de la consommation est également alimenté par des prix relativement bas du pétrole. Malgré une envolée passagère de 8 dollars le baril en janvier, les cours s’inscrivent sur une trajectoire baissière, accusant une perte de 20 dollars en un an et demi.
Une production en dents de scie
La production mondiale de pétrole a connu une forte contraction en janvier 2025. Les conditions météorologiques extrêmes en Amérique du Nord ont affecté les extractions, tandis que les niveaux de production au Nigeria et en Libye ont reculé. À ces facteurs s’ajoutent les nouvelles sanctions américaines contre le secteur énergétique russe et iranien, ainsi que les tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis.
Malgré ce ralentissement, l’AIE anticipe une remontée progressive de la production en 2025. Les prévisions indiquent une hausse de 103,1 mb/j au premier trimestre à 105,5 mb/j d’ici la fin de l’année. Une augmentation qui pourrait être soutenue par l’OPEP+, dont les membres devraient injecter 30 kb/j supplémentaires sur le marché à partir d’avril, conformément à leur calendrier d’ajustement de l’offre.
Un marché influencé par des facteurs géopolitiques
La volatilité des prix du pétrole a été accentuée par des événements géopolitiques majeurs. En janvier, l’annonce d’un cessez-le-feu à Gaza a contribué à apaiser les tensions sur les marchés, limitant la hausse des cours. En parallèle, les incertitudes économiques mondiales et la modération de la croissance de la demande ont renforcé la pression baissière sur les prix.
L’évolution du marché pétrolier en 2025 dépendra ainsi de multiples facteurs, notamment la dynamique de la demande asiatique, les décisions stratégiques de l’OPEP+ et l’évolution des relations commerciales entre les grandes puissances économiques.