La demande mondiale de pétrole explose. De fait, la flambée des prix du gaz pousse les acteurs à se tourner vers le pétrole. En conséquence, la demande de pétrole pourrait augmenter de 80% au cours des six mois à venir.
Les prix du gaz impactent la demande de pétrole
Selon Platts, le TTF pour le mois à venir atteint un niveau record de 319,98 €/MWh le 26 août. S’il est retombé le 6 septembre, il reste 4 fois plus élevé en glissement annuel.
Outre le TTF, le prix du GNL est également en hausse. Ce phénomène ne concerne pas uniquement l’Europe. En Asie, les prix spot du GNL sont également à la hausse. L’indice de référence JKM a atteint des records en août. Ainsi, les prix du gaz de référence européen et ceux du GNL asiatique sont 5 à 6 fois plus élevés que ceux du fioul à haute teneur en source.
La hausse de la demande de pétrole devrait principalement être portée par les raffineurs, les producteurs d’électricité et les grandes industries. Ces acteurs représenteront 633.000 b/j au premier trimestre 2023, contre 350.000 b/j au troisième trimestre de 2022.
En Europe, la demande de pétrole sera également portée par ces trois grands acteurs: les raffineurs, les producteurs d’électricité et les grandes industries. Ils seront responsables d’une hausse de 308.000 b/j au premier trimestre 2023. Cela représente la moitié de la part mondiale.
Plus précisément, la hausse de la demande de pétrole concerne le fioul résidentiel. Il représentera 348.000 b/j, soit 60% de l’augmentation mondiale au premier trimestre de l’année prochaine. Le GPL représentera 32% de cette croissance de la demande de pétrole, et le gasoil 8%.
Les producteurs d’électricité, les premiers concernés?
Les producteurs d’électricité sont les premiers à changer de combustible. Toutefois, les raffineurs aussi optent pour ce changement de combustible. Ils peuvent réduire les achats de gaz en maximisant la production de gaz de distillation des raffineries par exemple.
Rassol Barouni, de Platts Analytics, explique:
« Alors que les prix du gaz naturel s’envolent, le naphta et le fioul à haute teneur en soufre sont actuellement faibles. Nous savons que les pays d’Europe du Sud consomment davantage de fioul en raison de l’abandon du gaz. »