La reprise des relations commerciales entre la Chine et l’Australie a conduit à une hausse notable des importations chinoises de charbon australien, en particulier pour les grades de 5 500 kcal/kg NAR. Depuis la levée de l’interdiction commerciale non officielle par la Chine en début d’année 2023, les producteurs australiens, principalement situés dans la région de Hunter Valley, ont ajusté leur processus de production pour répondre à cette demande croissante.
Le charbon de 5 500 kcal/kg NAR, souvent non traité pour conserver son volume, est désormais une alternative prisée par les centrales électriques chinoises. Le traitement du charbon, qui élimine les impuretés telles que les cendres, est une pratique courante pour augmenter la qualité du produit. Toutefois, face à la demande croissante de la Chine, les producteurs australiens ont réduit cette étape pour répondre à la demande en charbon de qualité inférieure mais disponible à des prix compétitifs.
Un regain de commerce entre la Chine et l’Australie
La Chine, autrefois interdite de commercer avec l’Australie suite à des tensions politiques en 2020, a vu son commerce se rétablir avec ce pays en 2023. Cette reprise a été marquée par une augmentation des importations de charbon australien, qui joue un rôle clé pour répondre aux besoins énergétiques du sud de la Chine. La distance entre les centres d’approvisionnement chinois, et l’absence de liaison ferroviaire directe entre le nord et le sud du pays, ont renforcé cette dépendance envers le charbon importé.
Les producteurs australiens ont pu conclure des contrats à long terme avec les acheteurs chinois, garantissant un flux régulier de charbon à 5 500 kcal/kg NAR pour les mois à venir. Cela permet à la Chine de stabiliser ses prix sur le marché spot, tout en assurant des stocks suffisants dans les centrales gérées par l’État, qui disposent actuellement de plus de 200 millions de tonnes de charbon.
Un marché sud-coréen en baisse pour les grades supérieurs
Contrairement à la Chine, la demande sud-coréenne pour le charbon australien de qualité supérieure (6 000 kcal/kg NAR) a connu un ralentissement. Les centrales électriques sud-coréennes, en particulier celles détenues par l’État, ont opté pour des alternatives moins coûteuses provenant d’Indonésie et de Russie. Le prix du charbon russe, bien qu’il soit soumis à des sanctions géopolitiques, reste compétitif par rapport aux offres australiennes.
Selon les données du marché, la Corée du Sud a importé 12,4 millions de tonnes de charbon thermique russe entre janvier et septembre 2024, contre 10,5 millions de tonnes en provenance d’Australie pour la même période. Le charbon australien, plus cher, a été partiellement délaissé au profit de cargaisons russes, vendues à un prix de 120-125 $/tonne sur le marché spot en septembre.
La demande mondiale pour les différents grades de charbon continue d’évoluer en fonction des prix, des contraintes d’approvisionnement et des dynamiques politiques. Alors que la Chine augmente ses importations de charbon à 5 500 kcal/kg NAR, la Corée du Sud se tourne vers des sources alternatives pour le charbon de qualité supérieure.