Les troubles sociaux persistants au Bangladesh, ayant contraint les usines et les établissements commerciaux à fermer sporadiquement ces dernières semaines, réduisent considérablement la demande en énergie et en gaz naturel. Petrobangla, la compagnie nationale d’énergie, a ainsi limité ses achats de gaz naturel liquéfié sur le marché spot, selon des sources du marché et des données disponibles.
Depuis le début des manifestations antigouvernementales en juillet, la consommation de gaz, d’électricité et de pétrole a chuté de manière notable. Les acteurs du marché s’inquiètent également des risques à long terme pour l’approvisionnement en énergie dans ce pays d’Asie du Sud.
Réduction de la Production d’Électricité
La production d’électricité au Bangladesh diminue jusqu’à environ 11 000 MW lorsque les bureaux et les usines ferment, par rapport à une capacité de production globale de 26 500 MW, selon le Bangladesh Power Development Board. La fourniture de gaz naturel chute à environ 2,10 Bcf/j, y compris 600 MMcf/j de LNG regazéifié, contre environ 2,60 Bcf/j après la mise hors service pour réparations de l’un des deux terminaux d’importation de gaz liquéfié du pays.
Impact sur les Achats de Gaz Naturel
Un acteur de l’industrie basé au Bangladesh indique que Rupantarita Prakritik Gas Co. Ltd. (RPGCL) est hors du marché spot du LNG en raison de la demande affaiblie par les tensions politiques actuelles et des approvisionnements en gaz suffisants grâce à des accords à long terme. RPGCL, le bras d’approvisionnement en gaz liquéfié de Petrobangla, réduit également son activité de lancement d’appels d’offres en raison de l’indisponibilité temporaire de la FSRU Summit pour cause de réparations, cette dernière devant être de nouveau opérationnelle le 8 août.
Démission du Premier Ministre
Entre janvier et mai, RPGCL lance des appels d’offres pour 23 cargaisons de LNG spot pour des livraisons jusqu’en juin. Pour juillet, seuls deux appels d’offres sont émis pour des livraisons du 15 au 19 juillet et du 24 au 25 juillet, tous deux retardés, et aucun appel d’offres n’a été lancé pour août.
Par ailleurs, les médias locaux rapportent la démission de la Première ministre Sheikh Hasina et son départ du Bangladesh le 5 août, en compagnie de sa sœur cadette Sheikh Rehana, pour une destination en Inde. L’annonce de cette démission est faite par le Chef d’État-Major de l’armée, Waker-uz-Zaman, après que des manifestants aient pris d’assaut sa résidence officielle, selon le Dhaka Tribune.
Conséquences Économiques
Le Bangladesh connaît des vagues de manifestations, de couvre-feux et de répressions violentes par les forces gouvernementales, impactant l’activité économique, notamment dans le secteur du vêtement et des usines textiles qui ont été à l’origine de la demande en électricité et en gaz ces dernières années.
Les traders notent que les importations de gaz naturel liquéfié spot du Bangladesh commandent déjà une prime en raison des risques de paiement, et cela pourrait augmenter si la situation politique et sociale ne se normalise pas rapidement.
Les perspectives d’amélioration sont limitées tant que les troubles sociaux se poursuivent, menaçant la stabilité économique et énergétique du pays. Les enjeux pour le secteur énergétique du Bangladesh sont donc importants, nécessitant des solutions à court et à long terme pour stabiliser l’approvisionnement et la demande en énergie.