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La Crise énergétique met à l’épreuve la Détermination du G7

Entre sécurité énergétique et nécessité climatique, le sommet du G7 en Bavière, se trouve au coeur d'un dilemme

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Contraintes au sevrage de gaz russe, les puissances industrielles du G7 sont sous pression pour tenir leurs engagements climatiques.

Hôte du sommet organisé à partir de dimanche dans un cadre naturel spectaculaire, au pied des Alpes, l’Allemagne incarne à elle seule ce dilemme: la première économie européenne vient d’annoncer un recours accru au charbon pour compenser la baisse des livraisons de gaz russe.

Le chancelier Olaf Scholz assure toutefois que le G7 reste attaché à l’accord de Paris. Ce dernier prévoit de limiter l’augmentation de la température mondiale à 1,5 degré. Il s’agit aussi de parvenir à la neutralité carbone d’ici 2050.

La déclaration finale du G7 d’Elmau sera ainsi scrutée. Notamment, sur une éventuelle remise en cause par Olaf Scholz de l’engagement de ne plus financer de projets liés au gaz ou au charbon d’ici 2022.  Et d’un accord visant à décarboner largement les secteurs de l’électricité d’ici 2035.

“Véritable revers”

Ce serait un “véritable revers”, met en garde Alden Meyer, associé du groupe de réflexion sur la politique climatique E3G. “Scholz pourrait entrer dans l’histoire comme le chancelier qui fait marche arrière en matière de climat”.

L’Allemagne pourrait à terme souffrir d’un “manque de crédibilité”, prévient Susanne Droege, analyste de la politique climatique à l’Institut allemand pour les affaires internationales et la sécurité (SWP)

Samedi, des milliers de personnes ont manifesté dans les rues de Munich pour exhorter les dirigeants à faire plus.

Dans un monde où l’impact de la crise climatique se fait déjà sentir, au fil d’inondations dévastatrices, de la montée des eaux et de sécheresses destructrices, le G7 est attendu au tournant, en particulier pour formuler de
nouvelles promesses de financement pour aider les pays les plus pauvres.

Mais les chances de percée décisive sont faibles lors d’un sommet principalement placé sous le signe de l’Ukraine.

“Elmau est situé dans les montagnes, nous n’y déplacerons certainement pas des montagnes”, a lui-même admis le chancelier à la veille des discussions.“Mais nous pouvons prendre des décisions importantes”, affirme-t-il.
“Avant la guerre, il y avait une intention claire, y compris de la part de ’Allemagne, d’obtenir des résultats concrets en matière de financement du climat, mais cela ne semble plus être le cas aujourd’hui”, déplore Mme Droege.

 “Promesses vides”

Les activites du climat font valoir que la flambée des prix de l’énergie et le sevrage progressif de pétrole, charbon et gaz russes, est une occasion unique d’accélérer le développement des énergies renouvelables.

Mais en attendant l’Allemagne, l’Italie, les Pays-Bas et l’Autriche reviennent aux combustibles fossiles pour combler les manques.

Des signaux forts sont toutefois nécessaires avant la COP 27, organisée en Egypte en novembre, soulignent les acteurs climatiques.

Les discussions du G7 sur le climat devraient, selon les militants écologistes, être axées sur l’aide aux pays vulnérables qui subissent déjà les conséquences du changement climatique.

“Dans la Corne de l’Afrique, une terrible sécheresse plonge plus de 18 millions dans l’insécurité alimentaire”, a ainsi alerté avant le sommet Vanessa Nakate, jeune militante ougandaise. “Nous sommes fatigués des promesses vides. Nous avons besoin que les pays du G7 mettent de l’argent sur la table pour les pertes et dommages” déjà subis, a-t-elle lancé lors d’une conférence de presse.

M. Scholz lui-même souhaite lancer un “club climatique”. Il rassemblerait les pays acceptant des règles communes pour éviter les désavantages concurrentiels.

Il s’agirait notamment de convenir de normes de tarification du carbone ou de réglementations uniformes concernant l’hydrogène renouvelable. Or, à ce stade, ni le Japon ni les Etats-Unis n’ont l’intention d’introduire de prix national du carbone.

Le G7 devrait également réaffirmer la nécessité d’investissements publics et privés importants dans les pays en développement. Ces investissements concernent les énergies propres.

Les pays riches ont promis de consacrer 100 milliards de dollars par an à partir de 2020 pour aider ces pays à s’adapter au changement climatique. Toutefois cette promesse n’a pas été tenue.

Idem pour le rehaussement annuel des objectifs de réduction d’émissions, un engagement pris lors de la COP de Glasgow en 2021 mais resté lettre morte.

 

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