La crise énergétique se poursuit. De fait, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a bouleversé le marché mondial de l’énergie. Ainsi, elle entraîne une instabilité géopolitique à l’échelle de la planète. La crise énergétique, notamment celle du gaz, a de nombreux impacts en Europe.
La Russie détermine le prix du gaz en Europe
La crise énergétique actuelle pourrait conduire l’Europe vers une pénurie de gaz. Les sanctions de l’UE contre la Russie ont entraîné une réduction significative de l’approvisionnement russe. Ainsi, la Russie a réduit les flux du Nord Stream à 20%.
En période de crise du gaz, l’inquiétude se porte auprès du gazoduc Nord Stream 1. Cette voie d’approvisionnement transporte notamment le gaz russe vers l’Allemagne. En outre, elle fait l’objet d’une maintenance du 31 août au 2 septembre, arrêtant totalement les flux sur cette période.
Cette réduction des flux de gaz russe vers l’Europe accentue la crainte d’une pénurie. Le gaz est devenu une arme politique qui entraîne des flambées des prix en Europe. Selon Moscou, les sanctions de l’UE à l’encontre de la Russie ont un impact certain sur la réparation des équipements.
En Europe, la crise énergétique n’a pas le même impact et celui-ci varie selon les pays. Chaque pays a une dépendance différente vis-à-vis de l’énergie russe. Jusqu’à présent, l’UE a fait face à une baisse de 60% de l’approvisionnement russe depuis juin 2021.
Un approvisionnement réduit entraînant une crise énergétique
Le besoin en gaz russe de l’Europe s’élève à 40% de sa capacité globale. Les gazoducs sont les canaux principaux qui permettent d’acheminer le combustible vers l’UE. Pour éviter d’aggraver la crise énergétique, il est nécessaire de se défaire de la Russie et de réduire l’indépendance de certains pays.
L’Allemagne est le premier acheteur de gaz russe en Europe. Si son approvisionnement diminue, l’impact se fera ressentir sur les autres pays également. De fait, en Europe, il y a un réseau de gazoducs d’interconnexion qui permet de relier les marchés intérieurs entre eux. Ainsi, tous les pays ne reçoivent pas directement le gaz en provenance de la Russie.
L’incertitude de l’approvisionnement peut alors entraîner une pénurie de gaz, la volatilité des prix du gaz, avec une forte hausse des prix et les conséquences sur le plan économique seraient directes. Alors que le Royaume-Uni ne reçoit que 4% de son gaz en provenance de Russie, elle n’est pour autant pas à l’abri de ces risques.
En revanche, la consommation de gaz a diminué de 9% au premier semestre par rapport à 2021. Pour compenser les réductions de la Russie et atténuer la crise énergétique, d’autres sources d’approvisionnement ont été utilisées. Le GNL sur les marchés mondiaux est la principale source de compensation.
Les flux par les gazoducs ont diminué de 40%
Durant les sept premiers mois de 2022, les flux de gaz russe passant par les trois principaux gazoducs ont été réduits d’environ 40%. Ainsi, les flux via Nord Stream 1 et via l’Ukraine ont été considérablement réduits en mars. Alors que les flux passant par Yamal, se sont dirigés vers la Pologne depuis l’Allemagne, la Finlande, la Bulgarie, la Pologne. Orsted, Gasterra ainsi que Shell n’ont pas été épargnés par ces réductions.
Ces coupures ont entraîné une crise énergétique et une flambée des prix du gaz en Europe. Au cours de la semaine du 31 août au 2 septembre, les prix du gaz ont atteint des niveaux records. Moscou est accusé par la France d’utiliser l’approvisionnement énergétique comme « une arme de guerre ».
Les incidences économiques sur le marché européen sont fortes. Pour certains pays, la crise énergétique pourrait entraîner une incidence économique forte, jusqu’à 6%. La Hongrie, la Slovaquie ou encore la République tchèque sont particulièrement vulnérables, du fait de leur forte utilisation du gaz russe et des difficultés de diversification des sources d’approvisionnement.
L’Italie sera également fortement exposé à cette crise. L’Allemagne ainsi que la Hongrie vont également connaître des effets défavorables sur le plan économique.
Cependant, certaines entreprises comme Uniper, RWE ou encore Eni continuent à recevoir du gaz russe. Mais leur approvisionnement est tout de même réduit.
L’UE fait face à la crise énergétique
À l’heure actuelle, les efforts sont tournés vers la préparation des futures crises du gaz et surtout vers l’atténuation des risques d’une pénurie cet hiver. Les marchés mondiaux du GNL, ainsi que d’autres sources d’approvisionnement, viennent compenser les réductions des flux.
l’Union européenne est sur la bonne voie pour dépasser ses objectifs concernant le remplissage des stocks de gaz. L’objectif était de 80% avant l’hiver et, à l’heure actuelle, le stock de gaz européen est rempli à 79,94%. La seule inquiétude qui se pose est de savoir si les pays arriveront à baisser suffisamment leur consommation durant les mois les plus froids.
Chaque pays va devoir réduire sa consommation de 15% par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Ainsi, en période post-hivernale, les stocks seraient remplis à 45% avec le scénario actuel. En revanche, si la Russie venait à réduire encore ses flux, les stocks seraient remplis à 26%.