Le gouvernement de la Côte d’Ivoire a validé, par décret, la convention de concession pour la construction d’une centrale solaire à Katiola, située dans la région du Hambol, au nord du pays. Ce projet, approuvé lors du Conseil des ministres du 21 mai 2025, représente un investissement de 33 milliards FCFA ($60mn) entièrement financé par le secteur privé.
La concession a été attribuée à Katiola Solar Power, une filiale du groupe suisse JC Mont-Fort, pour une durée de 25 ans. Selon les termes de l’accord signé en décembre 2024, l’entreprise est responsable de la conception, du financement, de la construction, de l’exploitation et de la maintenance de l’infrastructure. La centrale, une fois opérationnelle, devra produire annuellement 85 934 MWh d’électricité.
Une stratégie appuyée par le secteur privé
L’initiative s’inscrit dans une série de projets énergétiques portés par des investisseurs privés, dans le cadre d’une politique visant à diversifier un mix électrique encore dominé par le gaz naturel. Le gouvernement ivoirien, à travers le « Pacte National Énergie », vise à porter la part des énergies renouvelables à 45% d’ici 2030 et à mobiliser 2 milliards USD d’investissements privés.
Parmi les projets en cours figure la centrale FERKE SOLAR (52,42 MWc), développée par PFO Energies, avec un financement conjoint du fonds Emerging Africa Infrastructure Fund (EAAIF) et de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD). Les travaux de Bondoukou Solar (50 MW), menés par AMEA Power selon un modèle Build-Own-Operate-Transfer (BOOT), ont débuté en février 2025 grâce à l’appui de la Nederlandse Financierings-Maatschappij voor Ontwikkelingslanden (FMO) et de la Deutsche Investitions- und Entwicklungsgesellschaft (DEG).
Un effort soutenu pour renforcer les capacités
En parallèle du développement solaire, la Côte d’Ivoire a également renforcé sa capacité hydroélectrique. Le barrage de Gribo-Popoli (112 MW), cofinancé par Eximbank Chine et l’État ivoirien, est entré en service en mai 2025. Ce projet illustre la complémentarité recherchée entre les différentes sources d’énergie dans la stratégie nationale.
Selon les autorités ivoiriennes, ces initiatives répondent à une demande croissante en électricité, portée par la croissance démographique et l’industrialisation. En attirant des capitaux étrangers via des partenariats public-privé, le pays cherche à garantir une production électrique stable, tout en limitant sa dépendance aux combustibles fossiles importés.
Le ministère des Mines, du Pétrole et de l’Énergie a précisé que les infrastructures énergétiques en développement permettront de sécuriser l’approvisionnement du réseau national et d’augmenter les capacités d’exportation vers les pays voisins de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).