La Côte d’Ivoire a lancé deux appels d’offres internationaux pour la construction de centrales solaires photovoltaïques d’une capacité unitaire de 100 mégawatts-crête (MWc) à Dabakala et Niakaramandougou. Chaque site sera doté d’un système de stockage d’énergie de 33 mégawattheures (MWh). Les projets seront développés sous le régime de concession d’IPP (producteur d’électricité indépendant) pour une durée contractuelle de 25 ans.
Les autorités ont fixé au 25 juillet 2025 la date limite de dépôt des candidatures. L’initiative s’inscrit dans le cadre du « Pacte National Énergie » du pays, qui vise à renforcer la capacité de production et la stabilité du réseau tout en mobilisant des investissements privés. L’objectif affiché est d’atteindre une part de 45% d’énergies renouvelables dans le mix énergétique national d’ici 2030.
Un réseau en transformation portée par la croissance de la demande
Selon les données officielles, la capacité installée du pays s’élevait à 2 907 MW en 2023, dont 69% issue de sources thermiques. Entre 2011 et 2023, le réseau de transport d’électricité a été étendu de 4 422 km à 7 553 km, tandis que le réseau de distribution est passé de 36 101 km à 61 286 km. Cette extension a permis une amélioration de l’accès à l’électricité, atteignant 72,4% de la population en 2023 selon la Banque mondiale, contre 61,5% dix ans plus tôt.
Stockage énergétique et fiabilité du réseau en ligne de mire
L’intégration du stockage dans les projets de Dabakala et Niakaramandougou constitue une réponse technique à la variabilité de la production solaire. Cette configuration vise à améliorer la stabilité du réseau, notamment dans les régions éloignées où les contraintes logistiques sont plus marquées. Le recours aux technologies de stockage devrait également permettre d’optimiser l’injection de l’énergie solaire dans le réseau pendant les périodes de forte demande.
L’État ivoirien cherche à capitaliser sur ces nouveaux projets pour renforcer son rôle de fournisseur d’énergie dans la sous-région. La demande intérieure continue d’augmenter, en parallèle d’une stratégie d’exportation vers les pays voisins. Ce double objectif contraint le gouvernement à accélérer le déploiement d’infrastructures modernes et à attirer des opérateurs privés capables de répondre aux exigences techniques et économiques.
La Banque mondiale a indiqué que près de 94% des zones urbaines du pays étaient couvertes par le réseau électrique en 2023, illustrant les progrès réalisés, mais aussi la nécessité d’élargir l’accès en zones rurales à travers des projets plus résilients et adaptés aux conditions locales.