La Corée du Sud relance sa politique nucléaire avec deux nouveaux réacteurs

Le gouvernement sud-coréen valide la construction de deux réacteurs nucléaires à Uljin, marquant un changement stratégique majeur dans sa politique énergétique.

Partager:

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

AUTRES ACCES

Abonnement mensuel

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

COMPTE GRATUIT​

3 articles offerts par mois

GRATUIT

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 35 000 articles • +150 analyses/sem.

La Corée du Sud vient d’approuver la construction des réacteurs nucléaires Shin Hanul 3 et 4 à Uljin, un tournant dans sa stratégie énergétique. Cette décision, prise par la Commission de sûreté et de sécurité nucléaire, marque une rupture nette avec la politique antérieure de réduction de la part du nucléaire dans le mix énergétique du pays. Depuis l’arrivée au pouvoir de Yoon Suk Yeol en 2022, l’objectif est clair : augmenter la part de l’énergie nucléaire à 36 % d’ici 2038, contre 30 % actuellement.
Les deux nouveaux réacteurs auront chacun une capacité de 1,4 gigawatt et seront construits par Korea Hydro & Nuclear Power Company, un acteur clé dans le secteur énergétique sud-coréen. Le site choisi pour cette construction, Uljin, abrite déjà plusieurs réacteurs, ce qui en fait l’un des principaux pôles nucléaires du pays. Les autorités assurent qu’aucun risque géologique significatif n’a été identifié, une condition cruciale pour garantir la sécurité des installations.

Changement de cap dans la politique énergétique sud-coréenne

Sous la présidence de Moon Jae-in, la Corée du Sud avait amorcé une sortie progressive du nucléaire, un choix motivé par des préoccupations de sécurité et un engagement accru envers les énergies renouvelables. Cependant, la transition n’a pas été sans conséquence pour le secteur industriel et énergétique. Les nouvelles orientations de l’administration Yoon Suk Yeol visent à pallier les défis de stabilité et de compétitivité énergétique que le pays rencontre, en maintenant un équilibre entre sécurité d’approvisionnement et coûts énergétiques.
L’industrie nucléaire est perçue comme un atout pour soutenir non seulement les besoins énergétiques internes mais aussi pour renforcer la position de la Corée du Sud à l’international. La modernisation des réacteurs, ainsi que le soutien aux technologies de nouvelle génération, telles que les petits réacteurs modulaires (SMR), sont envisagés pour diversifier et solidifier la stratégie énergétique nationale.

Perspectives et enjeux à l’international

L’approbation des réacteurs Shin Hanul 3 et 4 s’inscrit également dans une stratégie plus large de renforcement de la position sud-coréenne sur le marché mondial du nucléaire. Les exportations de technologies nucléaires sont perçues comme un levier stratégique pour l’économie sud-coréenne. Le pays ambitionne de décrocher des contrats de construction de réacteurs à l’étranger, notamment en Europe de l’Est et en Asie du Sud-Est, où la demande en énergie nucléaire reste forte.
Le gouvernement, tout en promouvant ces développements, insiste sur l’importance de normes de sécurité strictes et d’une transparence accrue pour éviter les incidents qui pourraient compromettre sa position sur le marché global. L’arsenal technologique et l’expertise de Korea Hydro & Nuclear Power Company sont des arguments de poids dans la compétition avec d’autres acteurs comme EDF en France ou Rosatom en Russie.

Critiques et opposition interne

Toutefois, cette réorientation politique n’est pas sans contestation. Les groupes de pression internes, tels que Energy Justice Actions, expriment de vives préoccupations quant à la sécurité de la population et la concentration de réacteurs nucléaires dans des zones spécifiques comme Uljin. Avec ces deux nouvelles unités, la ville comptera dix réacteurs, une densité rarement observée à l’échelle mondiale. Selon ces groupes, une telle concentration pourrait augmenter le risque en cas d’incident, malgré les garanties de sécurité avancées par les autorités.
Pour les acteurs du secteur, la réponse à ces critiques est stratégique. Les discussions autour de la gestion des déchets nucléaires, la sécurité des installations, et les impacts potentiels sur les communautés locales sont des éléments clés qui nécessitent une communication rigoureuse et transparente de la part des autorités et des entreprises concernées.

Impact sur le marché énergétique sud-coréen

L’expansion du parc nucléaire pourrait aussi influencer le marché énergétique domestique. L’augmentation de la capacité de production nucléaire pourrait réduire la dépendance vis-à-vis des importations d’énergie fossile et améliorer la balance commerciale. Cependant, l’équation n’est pas simple ; la variabilité des prix des énergies renouvelables, les coûts de construction des infrastructures nucléaires, et les délais inhérents à ces projets influencent également les projections économiques.
Les entreprises de production d’énergie et les investisseurs scrutent de près les décisions du gouvernement. Une clarification sur les futures réglementations et subventions dans le secteur du nucléaire est attendue pour ajuster les stratégies d’investissement. Les acteurs financiers, tant locaux qu’internationaux, évaluent également l’impact potentiel sur le crédit et la réputation de la Corée du Sud dans un contexte où la transition énergétique est observée avec beaucoup d’attention.
La relance du nucléaire en Corée du Sud témoigne d’une volonté de garantir la sécurité énergétique tout en restant compétitif à l’international. Si les défis de sécurité et de rentabilité demeurent, la décision de construire de nouveaux réacteurs à Uljin montre une ambition claire de la part du gouvernement sud-coréen de positionner le pays comme leader dans un secteur énergétique en pleine évolution.

Suède : Videberg Kraft dépose la première demande d’aide publique pour deux réacteurs nucléaires

Videberg Kraft AB devient la première entreprise à demander un soutien de l’État suédois pour construire deux nouveaux réacteurs sur le site de Ringhals, dans le cadre du dispositif national d’investissement nucléaire adopté en 2025.

Bruxelles enquête sur un prêt public de €30bn pour deux réacteurs en Tchéquie

La Commission européenne ouvre une enquête approfondie sur le financement public accordé par Prague à un projet nucléaire de grande ampleur, dont le coût pourrait atteindre €30bn ($32.88bn), avec des garanties de revenus sur quarante ans.

Le Japon valide la relance de Kashiwazaki-Kariwa, sa plus grande centrale nucléaire

L'assemblée de Niigata soutient officiellement la remise en service du site de Kashiwazaki-Kariwa, marquant une étape décisive dans le retour de l'énergie nucléaire au Japon après la catastrophe de Fukushima en 2011.
en_114023221242540

Le Japon ouvre le financement public aux projets nucléaires pour soutenir les redémarrages

Le gouvernement japonais prévoit de financer jusqu'à 30 % des prêts nécessaires aux projets nucléaires, afin d'accélérer le redémarrage des réacteurs et doubler la part du nucléaire dans son mix énergétique d'ici 2040.

Newcleo engage le processus européen de sûreté pour son réacteur à caloporteur plomb

Le concepteur français de réacteurs nucléaires Newcleo a déposé le design de son petit réacteur modulaire au plomb auprès d’Euratom, lançant la première phase réglementaire d’intégration des garanties de non-prolifération à l’échelle européenne.

EDF relève le coût de ses six futurs réacteurs nucléaires à €72,8 milliards

Le groupe public EDF revoit à la hausse son estimation maximale pour la construction de six nouveaux réacteurs nucléaires en France, fixée à €72,8 milliards ($85,29 milliards), soit 40% de plus que l’évaluation initiale.
en_114018191231540

Holtec et MVM s’allient pour déployer des mini-réacteurs nucléaires en Hongrie

L’américain Holtec a signé un protocole d’accord avec le groupe énergétique hongrois MVM pour évaluer l’implantation de sa technologie SMR-300, renforçant la coopération nucléaire bilatérale et les perspectives d’un nouveau marché en Europe centrale.

Radiant lève $300mn pour industrialiser ses micro-réacteurs nucléaires aux États-Unis

La start-up californienne Radiant a sécurisé $300mn pour construire sa première usine dans le Tennessee et préparer la production en série de réacteurs nucléaires miniatures destinés à des usages hors réseau.

Terra Innovatum intensifie les démarches de licence pour son réacteur SOLO™ auprès de la NRC

Terra Innovatum a multiplié ses échanges avec la Nuclear Regulatory Commission pour faire avancer le processus de licence de son réacteur micro-modulaire SOLO™, malgré l'arrêt partiel du gouvernement fédéral américain.
en_114017181234540

Les réacteurs nucléaires de Clinton et Dresden obtiennent 20 ans d’exploitation supplémentaire

L'autorité américaine de sûreté nucléaire a prolongé de 20 ans les licences d'exploitation de trois réacteurs de l'Illinois, renforçant les perspectives industrielles de Constellation pour ses sites de Clinton et Dresden.

Orano et l’Université de Pau lancent un programme à EUR2,3mn pour explorer de nouveaux gisements d’uranium

La Chaire Industrielle SATURNE vise à développer des méthodes innovantes d’extraction de l’uranium, avec un financement partagé entre Orano et l’Agence nationale de la recherche sur une période de quatre ans.

X-energy réserve des pièces forgées de Doosan pour ses réacteurs SMR

L’Américain X-energy a conclu un accord de réservation avec le Sud-Coréen Doosan Enerbility pour garantir l’approvisionnement en composants critiques destinés à ses réacteurs nucléaires modulaires de petite taille.
en_114016171234540

Niger signe un accord stratégique avec la Russie pour relancer l’exploitation de l’uranium

Le Niger poursuit sa réorientation minière en concluant un partenariat avec Uranium One pour développer de nouveaux sites, tandis que le projet Dasa cherche encore son financement malgré un appui politique affirmé.

Samsung Heavy Industries obtient une certification pour sa plateforme nucléaire flottante équipée du SMART100

Samsung Heavy Industries a reçu une certification de principe pour une centrale nucléaire flottante intégrant deux réacteurs SMART100, marquant une étape dans la commercialisation des petits réacteurs modulaires en mer.

L’Inde dévoile un projet de loi pour ouvrir son secteur nucléaire au privé

Le gouvernement indien propose un nouveau cadre juridique unifié pour le nucléaire, visant à stimuler les investissements privés et renforcer la capacité installée à 100 GW d’ici 2047.
en_114016171242540

Samsung C&T étend ses projets nucléaires en Europe avec Synthos Green Energy

Samsung C&T renforce sa présence dans le nucléaire modulaire en Europe en signant un accord avec Synthos Green Energy pour développer jusqu’à 24 réacteurs SMR en Pologne et dans plusieurs pays d’Europe centrale.

nT-Tao développe une méthode de contrôle pour stabiliser la livraison d’énergie dans les systèmes de fusion

La société israélienne nT-Tao et l’Université Ben-Gourion ont mis au point un système de contrôle non linéaire qui améliore la stabilité énergétique des plasmas de fusion, renforçant les bases techniques de leurs futurs réacteurs compacts.

L’Inde ouvre le secteur nucléaire aux entreprises privées avec un projet de loi historique

Le gouvernement indien a présenté un projet de loi autorisant les entreprises privées à construire et exploiter des centrales nucléaires, mettant fin à un monopole d’État en vigueur depuis plus de cinq décennies.
en_114015151233540-2

Natura lance la procédure d’autorisation DOE pour son réacteur MSR-1 au Texas

Natura Resources engage une nouvelle phase réglementaire pour son réacteur à sels fondus MSR-1, en concluant un accord structurant avec le Département de l’Énergie des États-Unis dans le cadre du programme pilote de réacteurs.

La Norvège consulte 22 municipalités pour accueillir ses déchets nucléaires

L’autorité norvégienne du démantèlement nucléaire sonde 22 localités pour déterminer leur intérêt à accueillir des installations de stockage de déchets radioactifs issus de ses anciens réacteurs de recherche.

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

Abonnement mensuel​

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 30 000 articles • +150 analyses/sem.