Korea Hydro & Nuclear Power (KHNP) a été désignée comme maître d’œuvre par le ministère ougandais de l’Énergie et du Développement minier pour conduire l’évaluation d’un site situé dans le district de Buyende, en vue de la construction de la première centrale nucléaire du pays. Le contrat, signé le 27 mai dans la capitale Entebbe, couvre une durée de 26 mois, jusqu’en juillet 2027.
Une mission conforme aux standards internationaux
KHNP collaborera avec Dohwa Engineering et KEPCO Engineering & Construction pour étudier les conditions climatiques, les risques naturels, les sources de refroidissement, les accidents d’origine humaine et les comportements des matières radioactives. Tous les critères seront examinés en conformité avec les standards de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). L’objectif annoncé est de proposer une configuration de site adaptée à l’installation de quatre réacteurs APR1400, de conception sud-coréenne.
L’accord actuel s’inscrit dans le prolongement d’un protocole d’accord signé en mars 2023 entre les deux pays. KHNP a présenté ce nouveau contrat comme une première étape vers l’exportation de ses technologies nucléaires sur le continent africain.
Un programme inscrit dans la stratégie nationale ougandaise
Le gouvernement ougandais a inscrit l’énergie nucléaire dans sa feuille de route Uganda Vision 2040, présentée en avril 2013. Ce plan prévoit la construction de six réacteurs à eau pressurisée d’une capacité totale de 8400 MWe d’ici 2040. Le site retenu pour le premier projet se situe dans le village de Kasaato, sous-comté de Kidera, avec des sites alternatifs pré-identifiés dans les districts de Nakasongola et Kiruhura.
Depuis l’entrée en vigueur de la loi sur l’énergie atomique en 2008, l’Ouganda a formalisé plusieurs partenariats internationaux, notamment avec la Chine et la Russie. Selon le ministère ougandais de l’Énergie, huit sites ont été évalués à l’échelle nationale avant la sélection finale.
Une diversification énergétique motivée par la dépendance hydraulique
Actuellement, environ 80 % de l’électricité ougandaise provient de l’hydroélectricité. Dans un contexte de croissance démographique et de demande accrue, l’introduction du nucléaire vise à diversifier les sources d’approvisionnement en énergie et à renforcer la sécurité énergétique à long terme. En août 2023, le président Yoweri Museveni avait annoncé que la Corée du Sud et la Russie avaient été retenues pour construire deux centrales nucléaires d’une capacité combinée de 15 GWe.
« Ce contrat est une première étape significative vers l’exportation de nos réacteurs de type coréen sur le marché africain », a déclaré Hwang Joo-ho, président de KHNP, cité par l’entreprise lors de la signature du contrat.